Ce portique est l’œuvre de tout ce qui dans notre région aime le taureau. Ils se sont tous unis, ceux des Landes, de la Gascogne, de la Crau et de la Camargue qui, trident au poing, gardent dans ses solitudes ensoleillées le farouche bétail ; ceux des mas, de la terre Provençale et Languedocienne ; ceux de la ville ; ceux de l’outil et de la plume ; les riches ; les pauvres ; la fédération taurine qui groupe 90 clubs taurins ; les isolés aussi ; les délicieuses filles que le seyant costume de Provence fais plus belle encore, tous et toutes ont voulu vous saluer. Et dans ce salut qui représente l’hommage de tout un peuple, il faut que vous sentiez l’âme vibrante de ce peuple du Midi fier de la France, cerveau du Monde, mais fier aussi de sa race, de ses coutumes, de sa langue et de ses libertés.

La Provence était, vous le savez, une véritable nation ; elle s’est réunie jadis au domaine royal devenu la France, non pas comme un accessoire à un principal, mais comme un principal à un autre principal. Vous qui êtes de notre terre vous savez que la lutte contre le taureau sauvage, l’ardeur et l’émotion particulière qui en découlent, appartiennent à la à la plus ancienne tradition de notre midi les courses de taureaux, que nous ne nions pas, même celle étant Espagnole, ayant été adoptée par notre peuple méridional, et vous savez avec quel enthousiasme, comme certains sports d’origine anglo-saxonne ont été adoptés par d’autres régions de France.
Et nous sommes tous avec ce grand poête qui s’appelle d’Arbaud lorsqu’il écrit :
«  la corrida si elle est la forme la plus tragique de la tauromachie ( la plus sublime des tragédies disait Prosper Mérimée) en réalise également le plus pompeuse, la plus évoluée et ne fait que renouer une tradition très ancienne dans un pays où à diverses époques, tout comme ailleurs dans les Landes, les taureaux ont été publiquement combattus à mort et c’est en elle que s’affirme et triomphe une physionomie spéciale de l’héroïsme méditerranéen qui plonge dans les souvenirs de la préhistoire ».

L’hommage que vous rendent les taurins, Monsieur le président, est une marque de vénération en même temps qu’il est le symbole d’un amour profond de tout ce qui est méridional. Acceptez-le de grand cœur, comme il vous est offert.

Vive nos libertés méridionales ! Vive le midi
Vive le Président de la République !
Vive la France