.

"Situation tendue dans les rangs de la Fédération française de la course camarguaise depuis qu’ont été mises à jour des malversations opérées par le trésorier, Nicolas Vera, démissionnaire depuis.
Après une réunion interne avec le seul bureau fédéral, un comité directeur a été réuni mardi soir, au siège à Nîmes.
Le but était de faire le point sur le dossier Nicolas Vera, mais également de dresser un état des lieux -assez alarmiste- de la situation financière de la FFCC.

Le président Gérard Batifort, en poste depuis 2013, a eu l’aval de toutes les parties intéressées -y compris du Ministère- pour qu’une plainte soit déposée devant le procureur de Nîmes pour vraisemblablement abus de confiance dans l’affaire Nicolas Vera.
Mais cette affaire, au cœur d’une Fédération fragile financièrement depuis des années, a permis de mettre en exergue une situation complexe.

"J’ai découvert grâce à cette affaire si on peut dire que la trésorerie ne tiendrait pas jusqu’à la fin de l’année.
Des subventions sur lesquelles nous comptions ne sont pas arrivées.
Puis, comme cela est le cas dans une entreprise quelle qu’elle soit, on ne peut pas compter que sur les aides publiques.
Vous dire que va-t-on faire maintenant ?
Je ne peux rien avancer pour le moment.
Que veut-on ?
Continuer comme nous le faisons en empruntant ?
Faut-il vendre le bâtiment ?
Faut-il liquider la Fédération ?"

Gérard Batifolât (dans le texte, NdR) ne s’est jamais caché, en arrivant à la Fédération en 2013, d’être parti "avec des personnes que je n’avais pas choisies."

En période de crise le président Batifolât (dans le texte, NdR) s’est assuré le soutien de personnes "qui ont envie d’aider la Fédération, et pas obligatoirement des gens de la bouvine."
Un plan de sauvetage ou de r e l a n c e , chacun l’appellera comme bon lui semble devrait être présenté avant la fin du mois.

Joint hier, le président a garanti, après contact avec l’assureur de la Fédération, et face à l’inquiétude grandissante des raseteurs (qui ont prévu une réunion ce mardi en soirée à Vauvert) qu’ils seront, quoi qu’il arrive couverts par les assurances.

Il a également garanti l’organisation des finales des courses de Ligue.
"J’entends mettre la Fédération sur les rails si le plan fonctionne. Il va falloir gérer comme une société, avec rigueur. Maintenant, si on n’a plus confiance en moi, il faudra me le dire.
Mais en aucun cas je souhaite partir sur un constat d’échec
" a insisté Gérard B a t i f o r t .

L’association des manadiers a réagi (lire ci-contre), celle des présidents de course devrait le faire sous peu."

Julie ZAOUI

LES MANADIERS

"L’association des manadiers de la Raço di Bioù s’inquiète de la situation très préoccupante que traverse la FFCC (...) due à de sérieux problèmes financiers et éthiques.
Elle peut conduire vers une mise sous tutelle.

Un audit externe fera prochainement la lumière sur les raisons de cet état critique. Dans ces conditions, l’association des manadiers (dont certains siègent à la FFCC) ne peut rester passive.
Consciente que l’avenir de la filière Camargue, de la culture camarguaise, de la Bouvino doit passer par une Fédération forte et professionnelle, l’association demande à ce qu’elle réagisse rapidement et de manière responsable.

L’association des manadiers est prête à s’engager dans un nouveau projet, à
accompagner un changement concret afin de bâtir des perspectives solides et une organisation stable et saine. Il en va de la crédibilité de toute la filière. (...)

Un audit va être diligenté, l’association des manadiers souhaite y être associée afin de bénéficier d’informations claires."