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A l’aube de la saison taurine 1973 paraissait le premier numéro du Camariguo.
"Revue mensuelle de la course libre et de la Camargue".
Au cours de ses colloques du lundi, au Café de la Bourse à Nîmes, où manadiers, raseteurs, gardians, responsables fédéraux, dirigeants de clubs taurins, confrontent leurs points de vue, s’invectivent parfois avant de se réconcilier en trinquant ensemble, et ébauchent pendant l’hiver bien souvent les rendez-vous taurins de l’été ; puis le printemps et l’été venus se livrent avec véhémence avec le chroniqueur taurin, aux critiques des courses de la veille.

Au cours donc de ces colloques, les trois créateurs de cette revue me demandèrent d’y collaborer.
Avec réticences, étant donné les, nombreuses charges journalistiques qui m’accablaient déjà, je consentis tout de même à fournir quelques "papiers" en me réservant toutefois d’interrompre ma collaboration, si certaines contraintes m’étaient imposées.

Pour le premier numéro qui sortit avant le Congrès du 25 mars à Chateaurenard, j’intitulais ma première chronique : "A l’aube de la saison taurine", et je concluais "Puisse-t-il ce nouveau confrère, contribuer à faire aimer nos belles traditions, à les maintenir et à donner tout leur relief à nos belles courses libres".

Huit ans ont passé, et voici que va paraître le N° 100 du Camariguo.
Ma collaboration que j’avais voulu occasionnelle est devenue permanente, et ma signature a paru dans chacun de ces cent numéros (je crois d’ailleurs être le seul dans ce cas).

Si au second numéro j’évoquais la création du Parc National de Camargue, souhaité par le Marquis de Baroncelli le 26 mai 1922 (à l’occasion de la ferrade qu’il offrait chaque année après les fêtes du 25 mai) et réalisé en janvier 1973, je commençai dès le troisième "Au Soleil des Pistes", qui se veut être une synthèse de toutes les courses du mois.

De combien de taureaux, de manades, de raseteurs, d’arènes ai-je parlé au cours de ces huit saisons ?
Je renonce à faire le bilan qui en serait fastidieux.

Mais puisque liberté m’en était donnée, j’ai eu le plaisir d’y faire paraître d’autres articles ou échos plus succincts.
J’ai pu parler de la croix des Stes-Maries, et pour les lecteurs récents je redonne cet écho : "Cette croix fut d’adoption (il est d’ailleurs enterré dans le cimetière des Saintes) : Paul Hermann.
Cet artiste, à la demande du Marquis de Baroncelli, associa les pêcheurs saintois, avec une ancre, base de cette croix, et les gardians, puisque trois extrémités se terminent par des tridents.
Le cœur central représente la charité.
Précisons que la première de ces croix fut édifiée vers le célèbre mas de l’Amarée. Elle a été depuis reproduite en d’autres lieux et les bijoutiers en ont fait de beaux pendantifs".

Pour meubler les chroniques hivernales, "Le Soleil des Pistes" n’ayant pas sa raison d’être pendant l’inter-saison, j’ai pu tout à loisir présenter quelques raseteurs (Pascal - Dupont - Barbeyrac - San-Juan - Passemard - Michel Mathieu - "Julot" & Frédéric Lopez).
J’ai évoqué la carrière des gardians salariés : celle de leur Président André Bouix, mais aussi Marcel Salin, Boudoux, Espelly, J.P. Durrieu, Biesse, Lopez, Sol, Guillarmet, Langlade, Rieu, Tourreau.

Bien que ce rôle au Camariguo soit dévolu à d’autres, j’ai retracé la vie d’un club taurin "Lou Pougaou" de Montfrin, mais aussi celle des grands cocardiers : Lopez - Galapian - Sanglier (à Aramon) - Lou Provenço.

Associant les afeciouna aux amateurs de lyrique, nombreux dans les milieux taurins (surtout gardois), j’ai publié des comptes-rendus des grands spectacles dans les arènes de Nîmes : Mireille et Carmen.

Pour réaliser un "papier" sur les origines de la Coupo Santo, d’intéressantes recherches dans les bibliothèques m’ont permis de développer ce sujet. Les réunions des gardians salariés, de certains grands organismes (Trophée Aficion), une étude sur les Laurons, etc... ont été autant de motifs d’exprimer mon point de vue.

Evoquer aussi la vie de l’écrivain camarguais René Baranger, parler des films (très nombreux) tournés en Camargue, parler de la création de certains nouveaux élevages, ont mis ma plume à l’ouvrage.
Et malheureusement aussi, j’ai dû rédiger quelques articles nécrologiques : Arthur Blatière, Gaston Feraud, Bouladou, Guiraud, Louis Chagnoleau...