C’était le 28 juillet 1964.
La fête votive battait son plein.
Au programme taurin, un concours de manades Fanfonne Guillierme - Fabre-Mailhan - Pastré, étaient inscrits.

Par ordre de sortie il y avait les cocardiers

  • "Déserteur" (Pastré)
  • "Messorgue" (F. Guillierme)
  • "Mingalet" (Fabre-Mailhan)
  • "Leg de None" (Fabre-Mailhan)
  • "Lancier" (Pastré)
  • "Targaïre" (F. Guillierme)
  • "Bécaru" (Fabre-Mailhan) en supplément.

La prestation des cocardiers a été animée par vingt tenues blanches, les plus en vue : Soler, Pascal, Rinaldi, Geneste, Castro, Marchand, César, Sicard, Espaze.

Ce jour-là, la lutte fut chaude et les cocardiers furent soumis à rude épreuve. Chaque raseteur voulant faire le maximum.

La course débuta avec un "Déserteur" qui ne courrait pas à sa place. Mais contre mauvaise fortune bon cœur, René Jalabert, baile-gardian accepta de sortir premier.

A une place qui n’était pas la sienne, le cocardier se livra à fond à toutes les attaques, et elles furent nombreuses.
"Déserteur", dès son entrée en piste vint fort, et enferma Soler au terme d’une poursuite, serrée et bien terminée.
Quelques instants après, il passa la corne au dessus des planches, après le même homme.

Au fil des minutes, il vint de plus en plus fort, et termina toutes ses poursuites.
Il signa sept coups de barrière après Soler ; il entendit carmen aux 8e-12e minutes et à sa rentrée au toril où il fut ovationné.

Mais un fait qui devait avoir de lourdes conséquences sur une grande carrière, venait de prendre jour :
- Dédé Soler, après avoir raseté sans relâche le cocardier dépouillé de ses attributs, voulut lui faire signer une dernière action avant son retour au toril.
"Déserteur" fixé près du toril, Dédé Soler le cita ; le cocardier s’engagea très fort l’accompagnant jusqu’au bout où il signa un monumental coup de barrière, franchissant les planches du pourtour pour atteindre son adversaire, coinçant contre le mur de la présidence les jambes de Dédé.

Le début d’une blessure au genou qui a eu de très lourdes conséquences sur une carrière de valeur et qui malheureusement a marqué, bien sûr, le grand raseteur Dédé Soler, mais aussi tous les afeciouna qui assistaient à ce concours de manades.