189/ Vignes et vins
Les vins qu’on récolte dans l’Isle, ne présentent pas plus d’avantages que la soude.
Ils sont d’une qualité très inférieure, ne peuvent souffrir des transports, ne se conservent sur les lieux que pendant six à huit mois et sont consommés dans leur état naturel ou en piquette par les divers mas auxquels ils ne suffisent même pas.

Je ne m’étendrai donc pas sur la culture des vignes, ni sur la manière d’extraire et de préparer le jus des raisins.
Le sol ne convient nullement à cette production.
Les propriétaires qui ont assez de moyens pour s’approvisionner en vin de St Gilles ne sauraient mieux faire que de rendre leurs vignobles à d’autres productions. La crainte de perdre un terrain précieux les oblige de resserrer bien trop leurs ceps, par suite, de perdre beaucoup de temps et de peine à faire agir la bêche.

190/ Jardins
La petite culture convient davantage aux jardins.
Elle est la seule employée dans ceux de la Camargue.
Au moyen de l’eau que les roubines amènent du Rhône et de puits à roue qui élèvent cette eau sur les terrains on se procure des légumes, des racines, des herbes, des fruits mais seulement pour en user dans le ménage.
Il est rare qu’on fasse de ces jardins un objet de spéculation, d’autant que les roubines ne donnent pas toujours leurs tribut.

191/ Arbres qu’on y rencontre.
Les arbres les plus communs qu’on y rencontre sont :
Le Poirier
Le Pommier
Le Pêcher
Le Figuier
Le Cerisier
L’abricotier
n’y sont pas rares, mais une infinité d’excellents fruits qu’on y ferait venir sans peine y est absolument étrangère.

192/ Plantes potagères.
On cultive aussi dans les jardins :
Le Chou
La Chicorée
La Laitue
L’ Artichaut
Le Melon
L’Aubergine
Le Salsifi
La Scorsonère (1)
Parmi ces plantes il en est une : La Pomme de Terre qu’on resserre trop généralement dans de petits carrés.

La fécondité de cette plante, l’utilité de ces tubercules pour la nourriture des hommes et des bestiaux , devraient la rendre plus recommandable aux habitants de la Camargue.