L’article sur les banes* présente les différentes formes que peut prendre la paire de cornes de nos taureaux. Mais...
Il ne tient pas compte pour autant des diverses particularités que sont leur embane* , leur taille, leurs extrémités, leur épaisseur etc... Dans notre contexte, le terme d’armure comme l’indique sa racine, va donc désigner l’aspect général que présentent les armes dont dispose chaque cocardier (ce sens n’existe pas en français).
Les trois formes fondamentales étant constituées de cornes aux qualités multiples (plus les quelques escourpiouna* , butards et autres bisco), pas mal de combinaisons sont possibles (larguet, long et pointu, petit gobelet épais, lyret fin et pointu ... ). Ces caractères se transmettent dans les diverses manades par la sélection.
L’armure des taureaux de Bon par exemple est presque toujours en forme de large gobelet aux cornes pointues d’une longueur impressionnante comme Vaccarès ci-dessous (on les reconnaît facilement !). |
C’était le 22 juin 2008 à Montfrin. |
L’armure particulière d’un taureau lui donne parfois son nom : Aiguilleur, Banaru (bien cornu), Cabrian (frelon), Dardaioun (qui a les cornes effilées comme des dards), Desbana (décorné), Lou Pounchu (le pointu), Lou Tai (le tranchant), Sabre...
Voici quelques exemples d’armures :
(Fabre-Mailhan) un impressionnant lyret aux longues cornes pointues. |
magnifiques poignards à l’équilibre parfait chez Lancier de Lautier. |
courte et puissante. Elle s’était abîmée et émoussée tant il cognait partout comme une brute qu’il était. |
En somme il n’y a pas deux armures les mêmes et elles sont toutes dangereuses bien sûr...
Si l’armure participe grandement à la beauté de l’animal qui se présente à nous, n’oublions pas "que l’habit ne fait pas le moine" pas plus que l’épée ne fait le champion d’escrime...