Le Matelot, d’Augustin Lescot, un vieux routinier, prit querencia au milieu du rond et attendit l’attaque, qui ne vint pas ou presque pas, Eyglen et Rey le chargèrent deux ou trois fois et le taureau vint à chaque fois. A part ces quelques rasets, ce taureau sérieux passa tranquillement son quart d’heure à gratter le sol. Le public, bien entendu siffla le taureau à se rentrée au toril.

Le Couilloureù, ancien taureau du marquis appartenant à Pouly, remplaçait Le Cabalero annoncé. Il fit une bonne course, parce que brillant et facile. Il vint aux bois et passa une ou deux fois la tête au-dedans.

Le Marinero de Durand, de qui on attendait peu, fut également bon et assez brillant, ainsi que Le Berlingot de Barbier, et Le Kabyle d’Albert Lescot.

Le Provence, de Saurel, lui aussi ancien du Marquis, et Le Rascaillan, de Féraud, firent une course semblable à celle du Couilloureù.
On joua Carmen au Couilloureù et au Rascaillan.

Quant au Pescaluno, d’Ensuque, taureau jeune et vif, il ne nous fut pas possible de le juger, étant donné qu’il sauta continuellement la barrière.

Des razeteurs Eyglen fut le roi de la journée, continuellement sur la brèche, il travailla aussi bien à la tête qu’au garrot, mais il fut souvent empêché par les tourneurs de Rey, celui-ci travailla aussi beaucoup, mais pas avec la même ardeur. Il y avait du laisser aller. Gustou et Peyret passèrent avec moins de succès, ainsi que Gerbaud, qui se fait de plus en plus lord. Blanchet fut le plus malheureux de tous, passant et repassant sans succès. Le jeune Hugues nous fit plaisir. Il passe bien, envoie bien son coup de crochet et sait se lever. Nous verrons par la suite si l’avenir confirmera nos espoirs.

Nous avons bien vu « concours de manades » sur l’affiche, mais nous n’avons pas entendu le palmarès, ni les prix offerts aux manadiers, on les aura sans doute oubliés.
La course commença avec avec dix minutes de retard sur l’horaire prévu, et on annonça que que les taureaux ne courraient que 12 minutes, vous vous doutez de la réponse du public, elle était nécessaire et la direction revint sur sa décision.

En résumé, course satisfaisante, les surprises furent très bien réparties.