Illustre descendant d’une famille de l’aristocratie Florentine qui avait dû quitter l’Italie pour s’exiler en France au Palais du Roure à Avignon, le marquis Folco De Baroncelli-Javon devait son titre de noblesse au Pape Léon X et au Roi Louis XV. Le premier avait d’abord obtenu pour la famille Baroncelli l’inféodation des terres de Javon et le second avait ensuite conféré à Georges Baroncelli le titre de Marquis de Javon en 1730 pour services rendus à la France.

Plus tard le Marquis Raymond de Baroncelli-Javon épousait en 1868 une demoiselle de Chazel dont le père, le Comte de Chazel, était chevalier d’honneur de la Duchesse de Berry.

De cette union naissait le 1er novembre 1869 à Avignon, Folco Gabriel de Baroncelli Marquis de Javon, l’ aîné de 14 enfants.

La famille devenant au fil des ans de plus en plus nombreuse , le jeune Folco alla grandir chez sa grand mère Madame de Chazel qui parlait Provençal, possédait une propriété à Caissargues et qui se rendait souvent en Camargue.

Ainsi connut-il rapidement la "terro camarguenco" , le pèlerinage des saintes et les coutumes des gardians.

Dès lors, adolescent fasciné par ce pays des étangs clairs, ses marais et ses taureaux il se sentit de plus en plus attiré par la vie pastorale des gardians et des manadiers pour le plus souvent possible se mêler aux diverses activités de la bouvine.

Et c’est ainsi qu’en 1895, il fit l’acquisition des bêtes de Léonie Papinaud-Drouillon de fort bonnes origines bien que quelques unes aient du sang mêlé.
Il loua alors le Domaine de l’Amarée aux Saintes et s’y installa avec ses bêtes pour devenir quelques années plus tard celui qu’on appelait " Lou Marquès" manadier et poète, rénovateur et mainteneur des ancestrales traditions Camarguaises.

A 26 ans, le Marquis Folco de baroncelli-Javon s’éloignait des fastes de la ville et de la société aristocratique pour se retirer sur cette "terro camarguenco" qui l’envoûtait.

Le manadier Saintois allait alors entreprendre une sélection rigoureuse et presque scientifique de ses bêtes pour reconstituer le type ethnique traditionnel de la race Camargue.

Il y parvint et réussit à présenter dans les arènes méridionales, des cocardiers de grande renommée tels Prouvenço, Bandot, Trentan, Aîetoun, Revence, Maîanen, puis plus tard une super royale de grande valeur avec Bernissois, Brun, Cabussaïre, Cinq Francs, Lebrau, Clanclan des années 40.

FREDERIQUE DE BARONCELLI

Marié le Marquis eu 3 filles : Nerthe, Maguelone et Frédérique qui elle est née le 7 mars 1908 et était la filleule de Frédéric Mistral d’où son prénom.

Frédérique était la plus passionnée des trois sœurs pour les taureaux et les coutumes camarguaises et c’est elle qui prit la succession de la manade Santenco avec son époux Henri Aubanel.

Communément et familièrement appelée " Riquette" elle tenait à porter le plus souvent possible le costume d’Arlésienne et à s’exprimer en provençal, ce qui lui valut de recevoir un diplôme d’honneur des chroniqueurs taurins en 1968.

De son mariage elle eut 6 enfants : Folco, Marie-Maguelone, Nerthe, Pierre, Jacqueline et Marie Caroline

Pas mal de malheurs sont venus la frapper dans sa vie de manadière et dans sa vie familiale - accidents de sa fille Caroline et de son mari Henri - mais elle sut rester toujours digne dans l’adversité et une grande dame du terroir camarguais.

Elle s’est éteinte le 9 février 1989 à l’âge de 81 ans et à quitté ce lundi 12 février sa "cabane de gardian" du Simbeu, accompagnée en un dernier hommage par une logue longue escorte de gardians, manadiers, tridents en berne, et par de nombreuses arlésiennes en costume de deuil .
De très nombreuses personnalités des milieux de la bouvine furent présents et s’étaient rassemblés a l’entrée de l’église des Saintes pour rendre un dernier hommage à "Riquette" qui avait su durant toute sa vie pérenniser la mémoire de son père le Marquis Folco de Baroncelli.

Après l’office religieux en l’église des Saintes l’inhumation a eu lieu au cimetière de saint Véran à Avignon.