Six grand chelem seulement en 38 ans d’existence du trophée des As, c’est peu, mais bien significatif de la grande difficulté pour y parvenir et bien la preuve d’une performance peu commune.

Pourtant Christian Chomel, ce surdoué de l’arène, ne s’est pas contenté en 1989 de sa 8e cocarde d’or, de sa 6e Palme d’Or et de son 4e Trophée des As, il a réussi pour fêter ses 30 ans à tout gagner en un super grand chelem avec 11 autres brillants succès dont : le Muguet d’Or, le Carré d’As, la Corne d’Or, le Trophée des Maraîchers et le Trophée Pescalune, un sommet dans la gloire encore jamais atteint

Un raseteur de Provence

Le raseteur Christian Chomel est né le 30 septembre 1959 à Grans près de Salon. Cette année là c’est Manuel Falomir et Roger Douleau, deux provençaux qui avaient gagné ex-aequo la Cocarde d’Or, et Roger Pascal avait enlevé lui le Trophée des As.
C’était aussi l’époque du grand André Soler qui avait réalisé le triplé en 1958 et allait récidiver en 1964, après avoir gagné également la Cocarde d’Or en 1960 et le Trophée des As en 1961, 62, 63. C’était aussi le temps d’André Douleau, François Canto, Morand, César, Lansac et d’autres, de ce temps où la course camarguaise était particulièrement florissante.

1959 a donc été une grande date dans la bouvine, tant dans son actualité de haut niveau que par ses perspectives d’un grand avenir en la naissance de celui qui allait devenir le plus glorieux champion de la course camarguaise et l’idole des arènes méridionales.

Une classe innée

1959-1989 Christian Chomel a eu 30 ans le 30 septembre dernier et, en 12 ans de tenue blanche , il a tout gagné partout jusqu’à ce fabuleux record de 8 victoires à la Cocarde d’Or et ce 2 ème grand chelem de 14 succès en cette année révolutionnaire.

Mais on ne peut conquérir tant de grandes victoires sans posséder la grande classe, la passion du raset, la farouche détermination des grands champions. Christian Chomel est celui-là, de ceux que le destin choisit pour les hisser au sommet de la gloire avec des dons innés extraordinaires, un talent aux multiples facettes et une faculté de concentration peu commune.

Une ascension fulgurante

Christian Chomel a revêtu pour la première fois la tenue blanche en avril 1977 à 17 ans et demi

Dans l’arène, lors des grandes compétitions taurines, on le voit à l’écart de ses collègues raseteurs.
Il marche main sur les hanches, la tête basse, le regard songeur fixé sur le sable de la piste. Puis son expression change dès que parait le taureau en piste et sa volonté s’exprime dans ses yeux qui défient le cocardier.
Alors il part de loin, à taureau arrêté, jaillit du groupe des tenues blanches, cite de face son adversaire, se présente admirablement devant les cornes acérées, crochète dans les meilleures conditions avec une vista remarquable, se dégage en un style parfait et continue sa course naturelle droit devant lui, sans chercher à éreinter le cocardier qui, alors, peut le plus souvent poursuivre jusqu’au delà des planches.
Ça c’est du spectacle.
C’est aussi la grande classe intrinsèque, celle qu’il nous a maintes fois offerte avec Rousset, Samouiraï, Ventadour, Ourias, Filou, Saint Hilaire, Barraié et bien d’autres encore.

Mais là, ne se limite pas son grand talent et, s’il lui faut partir de près , s’engager promptement en quelques mètres à la tête du taureau, il sait aussi... s’il est trop vivement enfermé , il n’hésite pas à s’appuyer de la main sur le frontal de la bête ou à jouer de son corps pour se dégager tel un écarteur.

Si soudain un raseteur est surpris par la fusée d’un taureau, il est le plus souvent le premier au quite ou encore le premier à la queue du taureau quand celui-ci, comme à Beaucaire , renverse le cheval d’un caballero.

Une ascension fulgurante

Christian Chomel a revêtu pour la première fois la tenue blanche en avril 1977, à 17 ans et demi dans une course de protection à Pélisanne en Provence.
Il fait immédiatement remarquer son style et son aisance en piste. Ses progrès sont alors très rapides et en octobre , il est le grand animateur de la finale des courses de promotion avec le jeune taureau Janot de Ribaud aux arènes du Cailar.
Quelques jours après il se fait encore remarquer à la finale du trophée de l’avenir aux arènes de Beaucaire où triomphe Barjolais de Fabre-Mailhan.

Ces premiers succès lui valent d’être engagé pour le 11 novembre à Pérols avec les cocardiers de Jean Lafont.
Il y affronte Ventadour avec un remarquable brio en une course mémorable qui va marquer les afeciouna présents. ainsi en quelques mois, le jeune raseteur de Grans, a gravi tous les échelons de la course camarguaise et, dès 1978 il va se mesurer aux as.

Alors le 8 octobre 1978 aux arènes de Nîmes, face a Goya et Ventadour qu’il affectionne, son art du raset fait merveille et il reçoit la plus chaleureuse ovation de la finale du trophée des as, véritable explosion de joie populaire d’un public d’un public qui vient de découvrir une idole.

De graves blessures

Et Christian Chomel va poursuivre ses triomphes dans toutes les compétitions taurines méridionales jusqu’à ce super grand chelem de 1989.
Mais si un palmarès aussi prestigieux se gagne certes avec la classe et la pugnacité du champion, il ne faut pas oublier qu’il y a toujours danger devant les cornes des taureaux, Christian Chomel, tout en étant l’as des as, le sait bien, lui que plusieurs blessures ont empêché d’étoffer encore plus son extraordinaire palmarès.
Notamment en 1979, deux blessures au pied, puis en 1986 au genou, longue à guérir,et surtout en 1988 cornada à Lunel par Majourau, sans oublier toutes sortes d’ennuis musculaires du fait de violents chocs contre les barrières.
Ce sont les risques du métier que les raseteurs acceptent avec courage et lucidité, un prix à payer pour atteindre la gloire.

Nous les afeciouna, devons leur en être reconnaissants avec notre soutien et nos encouragements, nos bravos et nos encouragements, nos bravos et nos cris d’émoi adressés à tous, mais naturellement plus particulièrement à l’As des As, Christian Chomel, le surdoué des arènes, champion incontesté des courses camarguaises tant par la quantité de ses succès que par la qualité du spectacle qu’il offre au public.

Voir sur ce site : Christian CHOMEL : palmarès