Un espace économique, industriel et commercial. vient de voir le jour à Caissargues. La route nationale a été aménagée et on sait que c’est à la hauteur du village qu’une aire très importante est prévue pour le repos des automobilistes qui emprunteront cette forme nouvelle de voie romaine qu’est l’autoroute.
Dès fin juin 90, Nîmes et Arles, sœurs romaines, ne seront qu’à un petit quart d’heure l’une de l’autre. Entre les deux : Caissargues et son aire. Elle abritera, outre les vestiges archéologiques trouvés lors des travaux, les colonnes de l’ancien théâtre de Nîmes qui, comme le Veau d’Or, seront — encore — debout !..

Reste le rond-point : quarante-deux mètres de diamètre.

Le docteur Cicorelli, Maire, et son conseil municipal ont décidé qu’il serait le socle d’un monument aux traditions équestres et taurines de notre région.

C’est à François Baudry qu’on a confié l’oeuvre.
Ce sculpteur, homme réfléchi. cultivé et parfaitement compétent. le ciseau et le maillet à la main. a été (re)découvert lors de la création du buste du révolutionnaire nîmois, Jean-Paul Rabaut Saint-Etienne qui trône en Ville Active depuis le cieux-centième anniversaire du Serment du Jeu de Paume.

Installé près d’Uzès, François Baudry sculpte trois taureaux et deux gardians. dont l’un (l’une...), sera Fanfonne Guillierme. L’ensemble est serein, comme le devrait être toute arrivée...

On avait songé à une scène de course camarguaise, mais l’ampleur, notamment financière. a fait reculer les partenaires. Ce sont outre la commune, la société d’aménagement Fever, promoteur d’Euro 2000 et le Conseil Régional. Le Conseil Général lui, bien qu’il clame fort son attachement à la culture méridionale est muet pour l’instant.

Techniquement, l’oeuvre est réalisée en collaboration avec nos amis Miletto, frères efficaces, voisins de Bouillargues où ils dirigent une entreprise de marbrerie de grande renommée et qui diversifie récemment son activité dans le sens du meuble minéral design.

Dix tonnes de granit (extrait d’Afrique du Sud, du Tarn ou de Finlande). seront utilisées pour le monument.
Les cinq pièces pèseront cinq tonnes.
Les plaques dans lesquelles naissent les formes ont une vingtaine de centimètres d’épaisseur. ce qui implique l’utilisation d’un matériel spécial et très performant. Le granit bien connu et aimé des languedociens puisque, aussi les Cévennes, ont su le concocter voici des millions d’années, sera présent pour les cornes, les queues, les oreilles, les chapeaux, en d’autres nuances.

On doit donc à une commune dynamique, consciente et fière de sa culture, une initiative qui sait allier l’art vivant et les traditions, elles-mêmes vivaces, les plus ancrées dans le terroir.

Cette forme d’art contemporain, lisible et compréhensible par tous, confortera sans nul doute tous ceux qui s’interrogent sur la création d’aujourd’hui...