Peu de course en ce premier dimanche de juillet, fêtes de la St Eloy à Châteaurenard, celle qui aurait du avoir lieu à Mouriès était absente des programmes. Il faut dire que l’affiche phare de la journée se trouvait dans la cité des maraîchers à quelques kilomètres delà, et a peut être inquiété les organisateurs du plan provençal.

Quoiqu’il en soit, c’est la très grande foule sur les gradins des arènes châteaurenardaises qui comme chaque année proposait un plateau de grande qualité.
L’après midi cependant allait avoir de la peine à se lancer :
AMANGOUN, (Lafont)en premier ne remplit pas son rôle au mieux.
MINOS (Blatière)manqua d’engagement et termina mal son quart d’heure.
MITRON,(Laurent) ne fit pas se soulever les gradins, entracte
VALLESPIR,(Blatière) fut bien mais loin de sa meilleure forme, il aurait cependant mérité les honneurs pour les problèmes qu’il pose aux hommes et ses finitions dangereuses à la planche.

Avant la sortie du 5eme on pouvait être satisfait, certes, mais on sentait sous la chaleur pesante cette pression dans le coeur du public qui n’avait pas encore pu donner libre cours à son enthousiasme.

C’est alors que rentra VENTADOUR,(Lafont) il allait ce jour là repousser les limites de la vaillance dans ces derniers retranchements. Les enfermées de grande classe se succédèrent à un rythme effréné, le courant passe sur les gradins et s’amplifie. On sentait l’explosion proche, elle arriva brusquement ! CHOMEL, sur un raset comme lui seul peut en faire, est magistralement enfermé, trébuche, attrape la corne et la tiendra sur vingt mètre avant d’arriver aux barrières.
Sur l’air de Carmen pour le taureau le public scande le nom de son idole, c’est du délire sur les gradins, celui que seuls deux partenaires de cette classe peuvent provoquer en si peu de temps.
Après cela PACO (Cuillé) aurait pu faire n’importe quoi, VENTADOUR-CHOMEL resteront les héros de cet après midi du 5 juillet 1981

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