Ce 08 octobre 1978, aux arènes de Nimes c’est la grande finale du trophée des as.
Il y a à l’affiche le Biòu d’or 1978, Ringo,
mais aussi Ventadour , Biòu d’or 1977,
et Goya Biòu d’or 1976

Ringo le fantasque, n’est pas dans un très bon jour, et fait la majeure partie de sa course dans les barrières. Il réalise cependant quelques formidables coups aux planches, et de vifs sauts de barrière après l’homme qui le consent le mieux : le jeune Christian Chomel.

Ventadour au contraire, paraît au mieux de sa forme, et aux ficelles il en impose aux hommes. Le jeune Christian Chomel profite des accalmies pour citer le cocardier de Sainte-Anne, dans un style parfait, de loin et de face. Il en résulte à tous les coups de sensationnelles enfermées-poursuite jusqu’au pourtour qui font l’admiration du public. Ce sont les premières ovations.

Goya paraît, impérial comme toujours. après quelques moments d’hésitation, le jeune Christian Chomel toujours lui, donne le ton, et les tenues blanches s’enhardissent. Le taureau des Marquises, plus cocardier qu’à l’accoutumée, se fixe à la droite du toril et réalise ses plus grandes actions, les plus belles naturellement sur Chomel pour qui le public a désormais les yeux de Chimène.
Aussi, à la fin de cette belle après midi automnale, à l’heure de la distribution des prix en piste , en présence des gardians de Camargue et des groupes folkloriques, devinez un peu qui reçoit la plus grande ovation, une ovation frénétique et enthousiaste, véritable explosion de joie populaire, le jeune Christian Chomel, la nouvelle idole des courses camarguaises.

UNE FULGURANTE ASCENSION

Pourtant, le jeune Christian Chomel ne rasete que depuis 2 saisons taurines, il a débuté en 1977, d’abord dans les courses de promotion, puis dans les courses du trophée de l’avenir.
Cette année là, les taureaux jeunes de promotion ont eu de la chance de faire leur apprentissage des courses camarguaises avec un tel débutant.
Mais, le grand public ne va faire vraiment connaissance que lors des finales du trophée de l’avenir , début octobre 1977, aux arènes de Beaucaire. Grâce à Chomel, c’est un festival de coups de barrière, et Barjolet de la manade Fabre-Mailhan, sensationnel ce jour là, en profite bien pour remporter le titre de taureau de l’avenir 1977.
Christian Chomel, le meilleur raseteur de ces finales, ne se classe que modestement au trophée de l’avenir, car, il a débuté tardivement à ce trophée, en juin.
Nous le retrouvons le 15 octobre 1977 au Cailar, à la finale des courses de promotion, où il fait triompher Janot de Ribaud
Ensuite il va le 6 novembre à Vergèze, où il rivalise avec Jacky Siméon et donne ainsi un ton supérieur à la course.
Alors pour terminer la saison taurine 1977, saison de ses débuts de raseteur, rappelons-le Christian Chomel est engagé à Pérols, pour à nouveau se mesurer aux Siméon, face à Ventadour fraîchement désigné biou d’or 1977.
Il en résulta une course sensationnelle avec des sites de grand style, et de formidables enfermés-poursuites de Ventadour, qui firent maintes fois se dresser le public sur les gradins.
Ceux qui eurent la chance d’assister à cette course , se rappellerons longtemps de cette extraordinaire confrontation : Ventadour/Chomel.
C’était une première, mais pas la dernière. Chers lecteurs, vous connaissez la suite avec la grande finale du trophée des as du 8 octobre 1978 dans les arènes de Nîmes.

1977-1978

Deux saisons taurines seulement pour le jeune Christian Chomel, pour arriver au sommet des courses camarguaises et devenir la nouvelle idole de la bouvine.
Une ascension véritablement fulgurante, due naturellement à des dons extraordinaires de raseteur : ce raseteur doué,voire surdoué, que le public des courses camarguaises attendait impatiemment depuis l’époque Soler et du Carré d’As.
Car, Christian Chomel, c’est la classe, la grande classe avec un très grand "C"

Qu’on en juge :
Il part de loin, cite de face, taureau arrêté, se présente admirablement à la tête du cocardier, continue naturellement son action le plus souvent dans un style parfait jusqu’à la barrière, laissant toutes ses chances au taureau pour riposter spectaculairement au grand plaisir des aficionado et spectateurs des arènes.

Mais la classe ce n’est pas seulement ça, s’il est trop vivement enfermé par Ventadour par exemple, il n’hésite pas à s’appuyer de la main sur le frontal du taureau. . S’il est encore durement enfermé par Ringo ou Valespir, il joue de son corps tel un écarteur. Si un de ses collègues raseteurs est surpris par la fusée d’un autre taureau, il est le premier au quitte.
A Beaucaire, à Chateaurenard, aux Saintes, à Arles Christian Chomel a étalé toutes les facettes de son immense talent.

2 fois blessé
Mais avec les taureaux et malgré la classe, nul raseteur n’est à l’abri des blessures, et Christian Chomel en a fait la triste expérience en 1979.

Le 01 avril à Châteaurenard, Chomel a le pied coincé contre les planches par Paco, sur un puissant coup de barrière, après deux mois d’inactivité, Chomel reprend le crochet mais il est à nouveau blessé au pied et a la cheville par Danton le 25 juillet à St Christol. Plâtré, l’infortuné raseteur reste indisponible jusqu’à la fin de la saison taurine de 1979.
On se pose même des questions sur son avenir, et le comité du trophée des as lui attribut en octobre le prix de la malchance, tandis que le club taurin " le Clairon" de Beaucaire, lui décerne le 15 e trophée du raset d’or.
Enfin, avant sa 2e blessure de St Christol Christian Chomel avait gagné le 3e prix de la Palme d’Or à Beaucaire, et le 6e prix du trophée du Printemps.

1980 : la Palme d’Or
Heureusement, le jeune raseteur Christian Chomel a d’énormes ressources physiques, la vitalité d’un sportif et la volonté d’un champion. Il revêt donc à nouveau la tenue blanche pour l’ouverture de la saison taurine 1980 malgré une broche dans le pied, et dès le 06 avril aux arènes de Beaucaire, il permet à Rousset de terminer le concours en apothéose.
Ses succès en pistes vont sans cesse grandissants sous les ovations du public enthousiastes, et le 30 juin 1980 à Beaucaire il s’adjuge le 1er prix des raseteurs de la Devise d’Or.
Il récidive en juillet, et gagne de façon très brillante la palme d’or des fêtes de la foire de Beaucaire
Auparavant, il s’est classé 2e derrière Gérard Barbeyrac , au terme d’une lutte splendide et palpitante, à la cocarde d’or aux arènes d’Arles le 07 juillet.
Enfin, il gagne le 6e prix du trophée du printemps à Châteaurenard , et le 6e prix du trophée des As à Nimes.

1981 : La Cocarde d’Or

En 1981, Christian Chomelretrouve la plénitude de ses moyens et va marquer la saison taurine de véritables exploits, parmi lesquels :
Les courses du 5 avril du 19 juillet et du 5 septembre à Beaucaire face à Rousset, du 26 avril et du 5 juillet à Châteaurenard face à Rousset et Ventadour que les afeciouna ne sont pas près d’oublier.
Mais son plus beau succès pour la saison 1981 va être la 50e Cocarde d’Or, qu’il gagne le 6 juillet aux arènes d’Arles, à la très grande joie de ses supporters et sous la grande ovation du public.
Les courses continuent, et le 16 juillet il gagne le Trophée-Souvenir Francis San Juan aux arènes de Lunel devant Thierry Ferrand.
Assez malchanceux, il ne se classe que 3eme à la Palme d’Or le 27 juillet à Beaucaire derrière Patrick Castro et Jacky Siméon, mais, il se reprend bien et gagne le trophée des Melonniers le 30 août à St Martin puis se classe 2e du trophée des maraîchers le 13 septembre à Châteaurenard
Enfin il gagne le 3e prix du trophée des As, derrière Thierry Ferrand et Jacky Siméon le 11 octobre aux arènes d’Arles.

Un très éloquent palmarès pour un très jeune raseteur de 22 ans, avec déjà 2 magnifiques victoires à la Palme d’Or en 1980, et à la prestigieuse Cocarde d’Or en 1981.
Voici Christian Chomel, un extraordinaire raseteur, capable des plus grands exploits face aux meilleurs cocardiers, la nouvelle idole de nos arènes méridionales.