Un article de TAMARISSO, de son vrai nom Marcel Salem, extrait du journal " Le Toril" de 1922

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Marie Joseph Henri, Jacques de Baroncelli
- 9ème baron de Baroncelli-Javon
- frère de Folco de Baroncelli-Javon, et de Marguerite de Baroncelli de Javon
- né le 25/06/1881, à Bouillargues
- Dcd : le 12/01/1951 à Paris
- Producteur délégué, Réalisateur, Adaptateur / Dialoguiste, Scénariste

Il y a cinq ou six ans, en 1922 il me semble, nous avions déjà vu une production cinématographique tirée de l’ouvrage de Jean Aicard.
Il nous a été donné de revoir ces jours-ci une nouvelle édition de cette production, avec les mêmes artistes et vraisemblablement le même metteur en scène.
Nous ne nous occupons pas assez de cinéma pour nous rappeler exactement ces détails, mais il semble bien qu’aucun des personnages n’a été changé, soit parmi les dirigeants, soit parmi les artistes.

Si la première édition ne manquait ni d’erreurs, ni de non-sens, la nouvelle édition est bien plus mauvaise et donne aux provençaux, à certains moments, une mentalité tellement grotesque, que nous avons cru bon, comme toute les fois, qu’on porte atteinte, d’une façon ou d’une autre à la Provence et aux Saintes en particulier de protester.

Il y a trop de gens qui écrivent et parlent de la Camargue et des Provençaux sans les connaître, il y a trop de gens qui filment la vie provençale mystique et traditionnelle sans avoir la moindre idée de ce que sont les provençaux.
Nous l’avons dit en son temps pour ce pauvre monsieur Coquiot, auteur de « la terre frottée d’ail », nous le répétons à l’heure actuelle pour le film « Roi de Camargue »

Certes les romans provençaux de Jean Aicard n’ont guère de valeur littéraire et défigurent déjà la Camargue, le cinéma continue l’œuvre et donne une idée plus fausse encore de notre région.

Pourtant, personne encore, que je sache, n’a protesté contre ce film, c’est assez surprenant, car il est non seulement truqué au point de vue régional, mais encore porte t-il une atteinte regrettable à la fête religieuse des Saintes qu’il parodie d’une façon ridicule et assez grossièrement truquée.

Nous avons souvent remarqué que les metteurs en scène au cinéma aiment bien modifier les textes et ne suivent jamais entièrement les écrivains à qui ils empruntent leur œuvre. Quoique nous rendant que très rarement dans ces salles de spectacle, nous avons fait cette remarque presque pour chaque film que nous avons vu, après avoir lu le roman.

Dans celui qui nous intéresse aujourd’hui, on a fait mieux que cela : pour allonger l’histoire sans doute, on a intercalé dans « Roi de Camargue » des scènes de « Notre Dame d’Amour » autre roman de Jean Aicard, filmé autre fois avec les mêmes artistes.

De ce fait, non seulement on s’éloigne de l’intrigue mais ont crée des situations ridicules, fausses aux yeux de tous ceux qui ont lu les deux livres et connaissent un tant soit peu le pays.

Nous verrons plus loin, ce qu’il y a de vrai, dans le film au point de vue taureaux, voyons d’abord ce que le metteur en scène a fait de la grandiose manifestation provençale des Saintes pour les fêtes du mois de mai.

A suivre...