Il y a 10 ans se tournait une page importante de l’histoire de la Camargue avec la vente amiable de plusieurs milliers d’hectares au Conservatoire du littoral par le groupe Salins.

Cet ensemble foncier d’une grande valeur paysagère et écologique qui s’étend du hameau de Faraman aux phares de la Gacholle et de Beauduc, s’inscrit dans l’imaginaire Camarguais comme un espace sans fin, royaume des oiseaux, où se mélangent les ambiances marines, lagunaires, les grandes étendues dunaires et sableuses de Beauduc mais aussi les marais et les prés où pâturent les taureaux et les chevaux de la manade Yonnet.

Depuis sa formation par le Rhône du bras de fer durant la deuxième partie du Moyen Age, cette partie de la Camargue a été utilisée par l’Homme pour la production de sel, l’agriculture, la pêche, la chasse, les activités balnéaires et l’écotourisme.

C’est une nouvelle ère qu’ouvrait en 2009 le Conservatoire du littoral et ses partenaires avec de nouvelles orientations de gestion qui restituent les échanges spontanés entre la mer, les étangs et plus récemment pour le système Vaccarès.

Les processus dits de « renaturation » qui ont été accompagnés par des travaux commencent à porter leurs fruits comme en témoignent de nombreux suivis, mais les changements s’inscrivent sur le temps long et ne s’expriment pas de la même façon s’agissant de la végétation, des oiseaux ou encore des poissons.
Par ailleurs, si les réaménagements hydrauliques ont jusqu’à présent été réalisés à l’intérieur du site, des actions non moins importantes sont à prévoir sur les territoires périphériques, pour améliorer la qualité de l’eau et renforcer les connexions aux eaux du Rhône.

D’ores et déjà des évolutions attirent l’attention positivement comme le retour des sansouires (plus de 300 ha revégétalisés en 8 ans) ou celle de la faune marine (coquillages, poissons, invertébrés) dans certains étangs du front de mer.

Beaucoup reste à faire, à comprendre, à valoriser, à mieux expliquer aussi.
Mais ce projet de gestion suivi au niveau national et international trace un chemin novateur dans un contexte global de dérèglement climatique et de nouveaux regards portés sur la protection de l’environnement.