Le citerai en premier lieu un contrat notarié en date du 27 avril 1643 par lequel le chapitre de la cathédrale Saint Trophime d’Arles donne à un prix fait à Claude Quenin le jeune, Cabanier d’Arles, la besogne consistant
« a faire une cabane de vergaux dans le tènement de port vedeau sis en campagne appartenant audit chapitre de la longueur de 4 cannes et de vingt pans de large le tout dans l’œuvre a deux cullotes mettant ses deux fourquelles et ses pieds droits de bois dorme et en deffault de chayne et les doublis de sappin ensemble sa porte necessaire avec sa serrure a verrou fournissant ledit quenin tout le bois vergaux porte serrure et autre choses necessaires a la fabrique de ladite cabane » L’achèvement est prévu dans un délai d’un mois pour le prix forfaitaire de 120 livres.
Vient ensuite un second document qui est également un contrat de prix-fait, daté du 22 janvier 1647, passé cette fois entre la municipalité d’Arles et le même Claude Quenin. Ce dernier s’engage « a réparer la cabane des salins de Badon appartenant à la dite ville et communauté darles…et ce suivant les articles que s’ensuivent scavoir que ledit prisfachier sera tenu de découvrir entièrement ladite cabane ; la couvrir et remettre tous les canceaux et doublis quy y sont avec de bon clous, mettra toutes les fourquelles neufves les vieilles luy appartenant de la mesme longueur et grosseur que celles qui y sont, fournissant toute la sagne condorces clous et trelhaux nécessaires bonnes et réceptables, que se pourra servir de la vieille sagne que de la bonne quy sera de longueur necessaire après lavoir bien secouée et tumbée tout le pourry, fera toute les tappies necessaires tant autour de ladite cabane et aux séparations dicelle comme elles sont de présent, que sil fault de vergaux et paux mendiz il les fournira et oultre les réparations que y sont que y sont de présent il fera encores une petite chambres dans ung coin de ladite cabane avec vergaux et tappie comme les autres , raccommodera toutes les portes que y sont et les mettra en estat de pouvoir bien servir et fournira celle quy sera necessaire a la chambre quil fera, fera la cordure au dessus de ladite cabane et au carage dicelle avec bon fil darchant et rendra ladite cabane bien et deuement faicte et parfaicte en bon père de famille »
L’achèvement du chantier est fixé au 15 mars suivant pour le prix forfaitaire de 578 livres dont 300 payables comptant le solde devant être réglé après achèvement des travaux. (3)
Un troisième document, portant la date du 5 janvier 1654, est de même nature. C’est aussi un contrat de prix-fait passé entre le chapitre de la cathédrale Saint Trophime et les frères Pierre et François Escot, maîtres maçons d’Arles, qui promettent de faire dans un délai de trois mois et pour le prix forfaitaire de 120 livres
« une cabane de tapie dans le tènement du mas de Laval et a lendroit quy leur sera désigné de terre de grez couverte de sagne de deux pans despesseur au pied luy donnant dix cannes de long et trois cannes et demy de large fournissant ledit chapitre tous les matériaux et autres choses necessaire pour la fabrication de ladite cabane » (4)
Ces trois contrats du milieu du XVIIe siècle nous apportent des précisions très utiles. Deux d’entre eux nous renseignent d’abord sur les dimensions des deux cabanes que le chapitre de Saint Trophime voulait faire construire dans les tènements de Port-Vedeau et du mas de Laval.