Le char - Mas Thibert

Dès 1890 des noms s’inscrivirent en lettres d’or sur l’autel élevé au Dieu Taureau.

Lou Paré et Pissarel furent les tout premiers à y figurer suivis par Prouvenço raseté par le grand Beaucaire et Louis Laplanche.
A chaque célèbre cocardier s’attache généralement le nom d’un raseteur aussi célèbre. Tous ces noms jalonnent une époque moins spectaculaire mais plus héroïque du raset.

La grande guerre de 14 à 18 a été suivie par une décennie, où après 5 années terribles, les jeunes qui restaient ont enfin éprouvé le désir de vivre, de s’amuser.
C’est alors que Rey et Sanglier ont immortalisé leurs noms, Rey est devenu une vedette du raset avec un palmarès où figure la cocarde d’or et des foules de plus en plus considérables suivent les courses.

L’élevage lui même se développe, se transforme et la sélection naturelle est de plus en plus orientée mais reste difficile.
C’est un sacerdoce et le manadiers Pouly, Yonnet, Durand, Papineau, Baroncelli, Granon, se sont attachés à "sortir" des taureaux célèbres.

Ils amenaient ceux-ci à pied sur le lieu de la course et le cheval était encore la plus noble conquête de l’homme. Les premiers chars à moteur firent leur apparition vers 1920 et aussi les premiers trophées tels la cocarde d’or en 1928.
Il fallait glorifier les acteurs, les stimuler et faire courir les foules.

La cocarde devait rester dans le crochet pour être payée, un crochet très rudimentaire .
Les glands dès 1898 et le garot, dont nos anciens ont gardé la nostalgie, prolongèrent ou enjolivèrent le spectacle.

Cette évolution fut sans cesse croissante jusqu’à l’autre guerre mondiale.