Aussi ne commença-t-il vraiment sa course que vers la quatrième minute. A partir de ce moment-là il faut superbe. Les razeteurs ne craignent pas le Grelot, car il savent qu’a la barrière ils ne risquent qu’une poussée. Aussi nous vîmes du travail, le taureau fit son plus beau coup de barrière après Rey.

Le Beaucairois avait coupé le taureau qui ne serait pas venu aux bois, lorsque le razeteur ralentit sa course, ce que voyant, le taureau partit, rentra très fort aux barrières et bouscula Rey. La chose fut belle et elle fut bien applaudie. Vers la dixième minute de sa course, il n’y avait plus rien sur le Grelot que la ficelle. Nous espérions que la direction allait primer immédiatement, puisque le taureau était a son maximum. Il n’en fut rien. Le moment de repos donné au taureau fut funeste. Le taureau se garda et ne vint alors que rarement après l’homme. C’est vraiment dommage, car nous aurions encore encore pu voir autre chose. On joua Carmen au taureau qui le méritait.

Le Petit Torpilleur sortit premier sous le nom du Scorpion. Il y avait 25 razeteurs en piste, qui, tous en voulaient. A l’attaque le taureau se mit à fuir du coté du toril, faisant mine de sauter. Nous crûmes au désastre. Mais le taureau prit quérencia, se réservant un peu, a mesure que les minutes s’écoulaient, le Petit Torpilleur prenait de plus en plus d’assurance et, finalement, tint les razeteurs en respect. Ce taureau criminel venait chaque fois aux bois, s’y acharnant ou même passait la tête. Pour un début de course ce fut beau . Nous ne vîmes pas un seul razet refusé et le taureau rentra au toril sans sortir la langue, sous une belle ovation et aux accents de l’air du torédor. C’est un des meilleurs taureau pour sortir premier.

Parmi les autres taureaux, le Dragon fit également plaisir. Voilà un bon cocardier qui ne se laisse pas monter le coup. Il change souvent de terrain et a un coup de revers terrible qui vous désarme. Avec ça, le Dragon accompagne très bien et même dans les razets très serrés passe la tête à la barrière.

Le Lieutenant et le Prince complétèrent très bien cette course, surtout le premier, qui fut tout au moins l’égal du Dragon.
Et nous en venons au Pratique. Le taureau fut mauvais et sauta continuellement la barrière. Ce taureau, dont nous disions la semaine dernière qu’il serait l’X de la course, est-ce Robert qui l’a mis de plein gré dans sa course ou bien est-ce la direction qui l’a exigé ? Nous penchons fortement pour la deuxième hypothèse et étions près à mettre Robert à couvert. Mais au moment de terminer notre article, la direction nous a assuré que c’était Robert qui avait voulu présenter son Pratique, refusant même, à la demande de la direction, de présenter ce taureau en supplément.
Dans ce cas-là, la manadier Robert n’a pas d’excuse, puisque à Arles déjà, le Pratique avait fait une course semblable. La direction est dégagée de des torts. Mais quelle prenne sur elle les déclarations quelle nous a faites.
Les razeteurs travaillèrent tous, Rey anima continuellement la course, son nom est inscrit à tous les taureaux au moins deux fois, notons son beau razet au garrot du Grelot.

Après lui, Eyglen fut sans repos et prit en beauté le garrot du Lieutenant, Viaud et Blanchet eurent une fois de plus peu de chance, Gustou, Margaillan, Saleri, Azaïs et Marty contribuèrent pour beaucoup à la beauté du spectacle.
Il ne rentra rien que la cocarde coupée, et un gland du Pratique.

MARIO