Il y a mieux que cela à faire et les arènes sont , avant tout, pour les courses de taureaux , le cinéma, le théâtre et toutes autres exhibitions doivent venir en deuxième lieu.

Peut-être saurons nous exiger que le directeur de 1929 s’en souvienne.
Dans une ville de 85 000 habitants, il se trouvera toujours une dizaine de milliers de spectateurs de courses libres pour l’aider, s’il fait bien les choses. D’ailleurs nous en reparlerons.

Devons-nous parler de Nîmes, écrivions-nous plus haut, en nous relisant, nous constatons que nous avons consacré deux feuillets à cette ville. Sans doute aurons-nous plus vite fini avec Arles.

Prétextant l’exiguïté des arènes, l’empresa arlésienne supprima les corridas intégrales en 1922.
Il ne nous appartient pas à nous, chroniqueurs de la Provence taurine, d’étudier si cette suppression était indispensable. Nous n’avons jamais remis les pieds aux arènes d’Arles pour les corridas économiques et, si nous en croyons nos amis qui ont fait le déplacement, nous n’avons pas à le regretter.
En tous les cas, après la suppression des corridas, l’empresario parut vouloir organiser de bonnes courses de cocardes.
Mais la aussi i n’y eut pas de longue suite et bientôt les Arlésiennes durent se contenter de peu de choses.

Ce fut alors un défilé de tous les cocardiers des manades provençales, et quels cocardiers !
A tel point qu’aujourd’hui, devant la désertion des arènes, on en est arrivé à Arles comme à Nîmes, et pour des raisons analogues, à ne plus avoir de courses. Ou plutôt si, on fait courir, les samedi et dimanche, après dîner, à 9 heures du soir, une vache de 7 ou 8 mois pour les enfants de moins de douze ans. Les après-midi du dimanche s’écoulent sans aucun spectacle taurin.

En tous les cas, voilà trois arènes qui, pour des raisons diverses sont fermées aux aficionados presque toute l’année. C’est bien malheureux, et d’autant plus que nous ne voyons pas comment les successeurs des imprésarios actuels se débrouilleront pour attirer à nouveau les amateurs de courses libres aux arènes.
Profitant de cette situation anormale en Languedoc, les imprésarios provençaux sont venus de ce côté du Rhône et ont fait appel aux manadiers cailarens pour l’organisation de leurs courses.
Et, comme ils paient plus cher, ce sera difficile pour leur souffler à nouveau les grands cocardiers. Il n’y a pas bien longtemps, les grands cocardiers du Languedoc ne passaient que très rarement le Rhône. Cette année, je suis bien sûr que le Clairon , le Ramoneur, le Bandot, ont couru plus souvent dans les plazas Provençales qu’en Languedoc. Nous ne regrettons pas cela, nous déplorons seulement le manque d’aficion à Lunel et le manque d’organisation à Nimes et à Arles.

C’est incontestablement Beaucaire qui, en ce moment tient la tête.
Les directeurs, qui ne font pas des arènes une question d’intérêt, doivent dépenser pas mal d’argent, mais aussi donnent-ils des courses intéressantes et ils donnent à leur ville une animation inaccoutumée.
Peu de Beaucairois vont aux arènes tous les dimanches, mais il y a des noyaux d’aficionados de Nimes, Arles, St Rémy, Bellegarde, qui font le déplacement pour chaque course. Il y a beau à critiquer dans la manière dont sont menées les courses à Beaucaire et nous y reviendrons certainement avant la fin de cette saison, mais il y a une chose qui est indiscutable, c’est l’effort soutenu des organisateurs Beaucairois pour satisfaire le public.
Ne serait-ce que pour cela, on leur doit des félicitations et des encouragements.

TAMARISSO