A 14h 45, le cortège funèbre quitte le 2, route de Mollégès où dans le salon trônent les deux Biòu d’or de Camarina, orphelin une deuxième fois.

Quatre gardians de la manade, trident et chapeau bas, au côté de leurs montures précédent le fourgon mortuaire portant les couleurs de la manade et de la Provence.

Derrière celui-ci, René Serme, dans la même tenue de deuil, la selle de son cheval recouverte d’un crêpe noir, marche devant les porte-drapeaux des Anciens Combattants.

Maryse Chauvet, soutenue par ses proches, a tenu malgré son accablement et sa santé fragile, à accompagner son frère jusqu’au bout, digne dans son malheur que tous, par leur présence, s’efforcent d’atténuer.

Dans la foule des anonymes qui grossit au fur et à mesure de sa marche vers l’église, on reconnaît MM. Henri et Patrick Laurent, J. Bon, G. Ribaud, A. Chapelle, G. Riousset..., H. Itier, Julien maire de Noves, des présidents de C.T, des présidents de course, délégués, raseteurs, chroniqueurs et photographes taurins, représentants de l’ACDA, éditeurs... [1]

L’église est trop petite pour les accueillir tous après que le cercueil y ait pénétré sous la haie des tridents en berne.

C’est M. Henri Laurent qui prononce l’éloge funèbre avant l’inhumation de son ami et la dernière prière.

Ainsi s’achève cette cérémonie aussi simple qu’émouvante tout au long de laquelle auront plané les mémoires de MMme. Régis Chauvet et de Régine. Les afeciouna auront mêlé à la Gloire de cette famille si éprouvée celle de Camarina dont l’auréole immense était quelque part présente.
Sans nul doute qu’en ce dernier et froid samedi de décembre, dans le monde des biòu, là-bas à Pernes, loin des humains, une larme aura coulé sur le poil d’hiver des cocardiers de M. René Chauvet.

René Trouillet.

[1l’auteur n’ayant pas prévu la rédaction de cet article, que les personnes non mentionnées veuillent bien l’excuser.