260/ Chutes aux embouchures de ce canal pour diminuer le pente des eaux.
Les irrigations se feraient d’autant plus facilement, et sur une étendue d’autant plus grande, que les eaux dérivées du Rhône, se maintiendraient, dans leurs cours, à une hauteur plus élevée. Le canal laisserait jouir de cet avantage, si l’on établissait à ses embouchures, des chûtes propres à diminuer la pente . On pourrait peut être élever ces chûtes jusqu’au niveau de la mer, vu que les eaux du Rhône du Rhône atteignent rarement leur plus bas terme, et que leur état le plus constant, à la pointe de la Camargue, est de 3,385m au dessus de la basse mer. Dès lors, le courant des irrigations aurait, en tout temps dans la mer , un débouché facile, et l’on n’aurait pas à craindre qu’il se corrompt par le mélange ses eaux salées, comme cet effet a lieu dans le petit Rhône.

261/ Lieux propres au désengorgement du canal à la mer
Ce serait à la bouche de ce bras du fleuve que de préférence on ferait aboutir la branche occidentale du canal dont il s’agit, la branche orientale se terminerait au vieux Rhône, parce que ces deux points de la côte sont ceux qui présentent le moins d’ensablement.

262/ Système de portes à établir pour fournir les chûtes de ce canal
Les chûtes des embouchures du canal ne saurait convenir au courant du dessèchement, courant qui par sa nature serait plus bas que celui des irrigations. Mais son évacuation n’en deviendrait pas moins facile, si ces chûtes étaient composées de portes qui, fermées fixement en été, pussent s’ouvrir ou se fermer en hiver, suivant que la mer baisserait ou s’élèverait.

263/ Partie du Vaccarès transformée en recevant, pendant la durée des hautes mers d’hiver
Dans le cas de la mer haute, et par conséquent de la clôture des portes, les eaux s’écouleraient dans le Vaccarès au moyen d’autres portes, placées dans l’épaisseur des chaussées du canal.
Le Vaccarès reçoit aujourd’hui toutes les eaux qui tombent sur la Camargue, exception faite seulement de celles qui passent dans l’air par l’évaporation, l’introduction momentanée de ces eaux dans l’étang, présenterait en conséquence moins d’inconvénients qu’il n’existe, sous le rapport des atterrissements qui peuvent s’y former, mais ce même étang, pour être ainsi transformé en récipient provisoire, devrait être isolé en partie de la Méditerranée.

264/ Chaussée propre à isoler une partie du Vaccarès.
Une chaussée dont la majeure partie serait formée par les hauteurs de l’isle de Mornès, et qui se joindrait, de part et d’autres, à la terre ferme sur les rives du Vaccarès, produirait cet isolement. Si l’on craignait que les eaux accumulées dans la partie isolée du Vaccarès ne trouvasse pas, en rentrant dans le canal pendant la mer descendante, des issues capables de les évacuer promptement, rien n’empêcherait de placer dans l’épaisseur de cette chaussée des portes destinées à augmenter les débouchés, et mobiles par la seule pression du fluide.