Je ne surprendrai pas ceux qui ont déjà vu travailler Jaubert à Arles, Nîmes ou St Rémy en leur disant qu’il fut comme toujours, c’est-a-dire bien, de plus bien servi par son cheval très richement dressé, qui répond aussi bien aux genoux du cavalier qu’au mors de la bride. Jaubert est maintenant un bon tombeur, aussi je lui reprocherai de s’attaquer a des taureaux un peu jeunes, je suis persuadé qu’il peut mieux faire et c’est pour cela que je lui fais remarquer en ami qu’il peut tomber des taureaux plus forts et plus vieux

Arles, Lunel, Nimes et Béziers ont organisés aussi de très belles courses, et je ne parle que des principales plazas. Dimanche les gradins des arènes sud est étaient peu garnis. Le temps froid et gris n’était pas celui qui convient le mieux aux amateurs. Cependant les courses furent intéressantes , plus qu’intéressantes même.

A Arles : Le Marquis de Baroncelli avait amené un lot de taureaux qui défendirent leur ruban avec rage. Après chaque course fournie par ce manadier, les aficionados sont un peu plus surpris. Malgré le nombre de raseteurs et leurs attaquent incessantes, le Mithra rentra sa cocarde au toril est tous les pensionnaires y ramenèrent leur ruban du garrot. Il est vrai que les spécialistes de cette cocarde, Rey et Bouterin n’étaient pas là.

A Nîmes : c’est le manadier Robert qui fournissait la course. Les taureaux du Clamadou, encore mal remis de la période hivernale, furent assaillis par une légion de raseteurs qui ne leur laissèrent pas une minute de répit. Sitôt après la sonnerie du clairon, « lou viroulet » commençait jusqu’à ce que le taureau se rendit. La cocarde enlevée, les raseteurs suivant bonne habitude, allaient a la barricade et comme aujourd’hui il n’y a plus dans le rond que les professionnels, qu’il n’y a même plus de capitalistes espagnols, pendant que le taureau se promenait tranquille dans la piste, les spectateur baillaient ou lisaient leur journal.
Nous disons : la course d’Arles fut une fois de plus la meilleure de ce dimanche et cela grâce au bétail de Baroncelli. Ce bon résultat est dû a une sélection sérieuse, suite d’un long travail. Les taureaux de l’Amarée, comme ceux de Granon ou de Reynaud , caractérisent parfaitement le taureau Camargue. Il est possible qu’il y ai eu des croisements consanguins, mais ils n’ont pas laissé beaucoup de trace.
Et partant de ce principe émis il y a peu de temps, peu de gens nés en France peuvent se parer du nom de Français. En effet, quel est celui qui peut affirmer et prouver qu’il n’a pas une goutte de sang étranger dans les veines ? Est-ce que pour cela nous ne devons plus nous considérer comme race et d’origine purement française ? Il en est de même pour les taureaux Camargue. Notez bien que je ne conteste pas que tous les taureaux vivant en Provence ou Languedoc aient dans leurs veines quelques globules de sang espagnol, cela est bien possible. Ce qu’il y a de sur, c’est que les produits des manades citées plus haut n’ont pas subi les transformations physiques et morales qui ont marquées les produits de Lescot et Viret et d’autres manades où l’infusion du sang espagnol se devine aisément.
C’est pour cela que nous continuerons à nommer les taureaux de Baroncelli, Granon et Reynaud et quelques autres que nous oublions, des taureaux Camargue.