Qui mieux qu’un tonnelier pouvait s’installer sur un pôle voué à la viticulture ?
Qui mieux qu’un cocardier pour représenter la fé des saint-christolais ?
Qui mieux d’un taureau de la devise rouge et verte dans ce village fidèle, depuis plus de siècle aux manades Combet, Granon, Delbosc, Lafont, Nicollin ?
Qui mieux que Barraïe (tonnelier en provençal), triple Biòu d’Or 1988-1989-1992 et seul Biòu d’Or, pouvait illustrer la noblesse de cette branche historique de la race des taureaux camarguais ?

Bientôt la route des taureaux statufiés va s’enrichir d’une nouvelle halte, et c’est à Saint-Christol que le peuple de bouvine pourra saluer son héros et se souvenir de son immense carrière.

Né de l’étalon Montferrat, le jeune Barraïe a le sang chaud et l’humeur remuante. Mais il est de la race des seigneurs. Jean Lafont, son manadier, et Jean-Pierre Durieu, son bayle,
ne s’y trompent pas et lui laisse le temps de murir. Dès 1985, Barraïe se fait remarquer au Trophée de l’Avenir. L’année suivante, c’est aux As et dans la Royale qu’il commence sa longue carrière. Il faut attendre 1988 pour que ses qualités se confirment et qu’il s’impose en cocardier intraitable, maître en son terrain, produisant de redoutables enfermées notamment sur les gauchers. Un taureau de caractère, très intelligent et dominateur. Pendant huit ans, son nom fera l’affiche en Provence et en Languedoc, et il gagnera les plus grands trophées.

Au terme d’une retraite dorée, entre Saint-Anne et le Mas d’Anglas, Barraïe est parti, à 27 ans en 2007, rejoindre les paradisiaques des Seigneurs de Camargue.

Mais sur que de là-haut, heureux de ne pas avoir été oublié, il lève fièrement ses cornes, pour saluer son alter égo de Saint-Christol et remercier son peuple d’aficiouna.

Eloge lu par Mr Elian Bergeon, président club taurin Lou Ferri, le mercredi 25 juillet 2012 aux arènes de Saint-Christol.