de G à D : Messieurs Jean-Pierre ODE, Bernard DUMARCHER, Jérôme VIGNE, Henri ITIER

discours prononcé par Jean-Pierre ODE

DISCOURS à Henri ITIER
« Le dernier des Mohicans »

En son temps, Jérôme VIGNE, président de la FFCC de 1981 à 1989, disait en substance :
« 1- la FFCC est une grande dame qui mériterait le plus grand respect et que certains ont tendance à traiter par-dessous la jambe avec bien peu de délicatesse et encore moins d’aficioun »
et encore
« A l’heure de l’Europe, la FFCC est un lien indiscutable, et devrait être l’interlocuteur privilégié, et l’unique porte parole de l’aficion camarguaise »
et encore
« Il y a de place en son sein pour toutes les bonnes volontés, pour peu que chacun sache faire abstraction de ses convenances personnelles »

C’est à travers ces paroles de Jérôme Vigne, fontaine de la sagesse et de la raison, qu’Henri ITIER, l’actuel président (en 2006 Ndr) est venu s’abreuver.
Après avoir exercé les fonctions de président du Club Taurin « La Muleta » à Vendargues pendant 10 longues années, Henri Itier entre au bureau de la FFCC en 1987 en qualité de secrétaire général, sous la présidence de Jérôme Vigne.

1993 :
C’est l’année où Henri est élu en mars, Président de la FFCC.
Il commence, avec une équipe soudée à mettre de l’ordre dans une fédération qui partait à la dérive après une année 1992 où le poste de président était laissé vaquant par Bernard FESQUET, l’ancien président, où les tensions persistaient, où les appétits de certains organisateurs étaient en train de dévier l’esprit même de la course camarguaise pour en faire un spectacle à part entière sans autres règlement que le leur.
« La course à l’affiche » un peu comme le cirque, bref, c’était le chaos le plus complet.
Dans cette tâche difficile, où les démêlés avec l’UVTF n’étaient pas les moindres, Henri a eu les épaules assez larges pour endosser la fonction de président et l’esprit assez vif pour jouer le rôle de conciliateur.
Homme de bouvine s’il en est, il n’est pas rebuté par l’ampleur de la tâche et précise d’emblée
« J’irai au devant des gens…. je n’hésiterai pas à prendre mon bâton de pèlerin »
A l’issue de son premier congrès, il fixe les premiers objectifs :

  • affermir le pouvoir fédéral avec la mise en place d’une Commission de Discipline
  • fixer une date de début et de fin de temporada
  • mettre en place le suivi des courses expérimentales
  • rester à l’écoute des clubs taurins

A partir de là, le tournant est amorcé.
Henri, on le verra plus tard, va élargir son champ d’investigation en se tenant à l’écoute des autres fédérations, entre autres celle de la Course Landaise.

De 1994 à 2005, son palmarès est éloquent, les avancées sont significatives et l’impulsion qu’il va donner à la fédération se traduit concrètement par des actions nettes et précises.
Qu’on en juge :

  • Chez le manadiers :
    La protection des taureaux est au centre des préoccupations.
    On aménage les arènes, les pistes, les torils, les barrières,
    On teste les nouveaux crochets et surtout, on veille à l’état sanitaire du cheptel.
    On fait reconnaître la race du taureau « Camargue », unique en son genre, auprès des instances européennes à Bruxelles, pour éviter l’abattage intempestif des bêtes malades.
  • Chez les raseteurs :
    On statue sur leur limitation en piste, on tarifie les attributs de sortie
    Le nom des raseteurs apparaît sur le maillot.
    On crée l’école fédérale des raseteurs.
    On crée le diplôme d’éducateur sportif fédéral pour encadrer les écoles taurines.
    On veille à l’état d’esprit des nouvelles recrues en imposant les règles du jeu selon le concept élémentaire de citoyenneté.
    On établit un règlement disciplinaire avec sanctions applicables.
    On procède au contrôle anti-dopage.
  • Chez les CT organisateurs :
    On refuse l’agrément de toutes les courses non inscrites au calendrier.
    On procède à la formation des présidents de course.
    On statue sur la réduction du calendrier des courses pour 2007
    On encourage les forces de proposition (le nom sur les maillots, une idée Camarina).
    On invite les Clubs Taurins à faire connaître leurs activités sur le magazine la "Fe di Biòu".
  • Chez les responsables de la Fédé :
    La bonne volonté d’antan n’étant plus suffisante pour traiter les problèmes épineux d’aujourd’hui, on s’entoure de gens spécialisés dans des domaines précis, du juridique, de la comptabilité, du sanitaire et de la communication.
    Des responsables sérieux et bénévoles font un travail énorme dont on a peu conscience.
    Parmi les avancées de cette équipe, on notera
    la reconnaissance de notre activité par le ministère de la jeunesse et des sports
    la participation de la FFCC au salon de l’agriculture

le règlement définitif du contentieux avec l’URSSAF qui a duré des années
le règlement de la mise en examen de certains élus, suite aux accidents durant les abrivado.
les organismes fédéraux régionaux ont remplacé les pre-congrès qui étaient un capharnaüm épouvantable.
enfin on a créé une exposition itinérante en direction des écoles, la charte des abrivado, le championnat de France et le prestige d’or.
En discussion aujourd’hui, le projet de mise en œuvre d’une « carte jeunes » « Carte Pass », destinée à faciliter (financièrement) l’accès aux spectacles taurins aux jeunes et le projet de formation et désignation des présidents de courses par la FFCC.

Voilà un échantillon du travail de fond du Président ITIER, ces 13 dernières années (1993-2006 NdR.), avec son équipe au sein d’une fédération qui compte aujourd’hui plus de 2300 adhérents.
Son dessein a toujours été de réconcilier l’ensemble des corporations, raseteurs, manadiers et Clubs Taurins organisateurs, où chacun défend ses propres intérêts en oubliant parfois l’intérêt commun.
Le consensus entre ces trois composantes était un objectif difficile à atteindre. On peut dire aujourd’hui que le message est passé.

A l’issue du dernier congrès 2006 à Châteaurenard, le Président ITIER conclut en ces termes :
« Notre cause est noble, soyons fiers de la défendre, dans un pays qui possède de moins en moins de repères, dans un pays où les valeurs disparaissent, où les jeunes deviennent de vieux chômeurs et les vieux de jeunes retraités.
Essayons de faire de nos jeunes d’éternels afeciouna.
Tel doit être notre objectif.
Je n’ai pas toutes les recettes pour y parvenir, mais j’ai des convictions »

J’ajouterai pour ma part à Henri ITIER pour son travail méritoire, résolument tourné vers l’avenir, cette maxime de VIGDIS FINN BOGADOTTIR , Islandaise d’origine, ambassadrice de l’Unesco :

« Les visionnaires sont ceux qui voient l’invisible et qui peuvent faire l’impossible ».

Vive nos traditions, vive la Fédération et vive son président !