Quiquinou : Tu es la 3ème génération de la manade Laurent, Qu’est-ce que ça représente ? As tu un devoir ?

Patrick Laurent : Quand il y a eu ce problème en 2005, je suis passé par toutes les étapes et une de ces étapes a été de me dire « voilà ça s’arrête là et on ne recommence pas ». Ça, ça dure un moment puis le devoir justement, c’est de continuer, de ne pas perdre ce sang. Ça, ça fait parti de mes devoirs.

Q : La famille Laurent a toujours porté haut les couleurs de la Camargue, on a l’impression que vous êtes toujours en représentation, c’est une fausse idée ? C’est naturel ? Ça fait partie du devoir ?

P.L. : Ça c’est du coté de ma mère, c’est un coté féminin qui peut apporter ça. Quand on est adolescent, on ne s’en rend pas compte, mais en vieillissant, on se rend compte que aux USA ça fait plaisir de voir des gars avec des bottes, chapeau, Wrangler, avec une selle western et qui soient habillés comme la tradition le veut et c’est pareil en Espagne, en Argentine, au Portugal. Donc je ne vois pas pourquoi on ne ferait pas pareil. Il faut garder une certaine identité.

Q : J’ai l’impression que si on fait un car pour aller visiter la Tour Eiffel à Paris vous irez en camarguaise !

P.L. : Ce n’est pas faux, j’ai fait le réveillon à Paris et je n’avais pas des baskets aux pieds. (rires)

Complicité.

Q : Grâce à tout ça, la renommée de ta famille est connue dans le monde entier ?

P.L. : Pas tout à fait, mais par exemple, en février 2006 mes parents sont invités au Salon Mondial du Toro à Séville ; en mai ils seront les invités d’honneur de l’Ambassadeur de France à Mexico qui a demandé une conférence sur la Tauromachie en Camargue à Henri. Annie portera et parlera elle, du costume d’Arles.
En 2007, Estelle, Paul et moi, nous serons les invités d’honneur et représenterons les Marquises et la Camargue à ELKO dans le Nevada aux USA, le plus grand rassemblement de cow-boys buckaroo [1] aux USA. 200 000 personnes attendues sur 5 jours !
Nous sommes déjà depuis 2 ans à l’honneur dans une grande expo itinérante aux USA, sur la Camargue : l’expo a attiré un public très important et très intéressé à Los Angeles (Californie), El Paso (Texas) et Phoenix (Arizona).

[1Avec l’apparition de Buffalo Bill, en 1880, le mot "cow-boy" prit une connotation romantique et devint synomyme de courage. Suivant les Etats, on changea le nom de cow-boy en "cowpuncher" (Texas par ex.), "buckaroo" (dans l’Idaho, Oregon...) dérivé de l’espagnol vaquero, ou encore "cowkeeper"...NdW