Essai tendant à démontrer les avantages qu’il y aurait de lier le projet d’un canal de navigation vers Arles pour les sels récoltés dans la Camargue avec celui d’assainissement de cette isle, et d’amélioration des produits de l’agriculture

Des opérations préparatoires que nécessiteront les grandes amélioration de la Camargue.

284/ Autres moyens
Un autre moyen pour réduire le temps et les frais des opérations, consistera à ne poursuivre les nivellements, de part et d’autre de la directrice que jusqu’à le trace sur le terrain du plan de niveau limitant les irrigations, lequel plan est élevé de 1,65m au dessus des basses eaux du Rhône prise à la partie supérieure de la Camargue, ou de 3,385m au dessus de la basse mer,
Par là, peut être, le réseau n’embrasserait pas la moitié de la surface de l’isle, mais l’on ne doit point se dissimuler que l’opérateur, obligé de rapporter son nivellement sur les lieux, ferait languir le travail, ou serait exposé , par précipitation, à commettre plus d’une erreur.
Enfin, en arrêtant les bases de tel ou tel projet déterminé, on trancherait éminemment les difficultés, puisque l’emplacement même des ouvrages bornerait considérablement l’étendue à niveler. La nature des plantes, l’état du sol, l’écoulement et le séjour des eaux, sont autant d’indicateurs qui peuvent remplacer le niveau pour faire connaître les lieux vraiment importants, c’est à dire, les plus bas et les plus élevés.

285/ Conclusion
C’est au gouvernement à décider ce qu’il y aura de mieux à faire dans cette occurrence, c’est à lui, qui ne peut voir avec indifférence les grandes améliorations de la Camargue, à lui, qui peut s’entourer d’un concours suffisant de lumières, qu’il appartient de prononcer sur les hauts intérêts de cette contrée. Il possède dans le département, un premier magistrat, un inspecteur divisionnaire des Ponts et Chaussées, un ingénieur en chef au même corps, qu’il peut consulter tous avec confiance. Quelles que soit néanmoins la sagesse de ses mesures, il doit s’attendre à voir les Arlésiens, opposer l’opiniâtreté à sa sollicitude, et de faire boire à ses agents sur les lieux l’amertume jusqu’à la lie. Ce n’est pas que quelques uns d’entr’eux ne soient doués d’un heureux caractère, mais c’est que le plus grand nombre est d’une faiblesse qui laisse aux méchants toute influence. Cas derniers sont des frondeurs impitoyables, avides de menées, qui par ignorance ne voient nulle part des succès, qui par égoïsme veulent les tourner exclusivement, à leur avantage, qui par envie craignent la prospérité de leurs voisins, qui par ingratitude, et par des sentiments plus bas encore, travaillent sourdement à l’humiliation de quiconque s’occupe de leur bien être. Ces honteuses trames ont laissé la constance de Vau-Eus, qui desséchât le Trébon, elles ont accablé Mr Gorsse qui chercha pendant dix ans à faire fleurir sur tous les points, le territoire d’Arles. Il nous siérait mal de parler ici des dégoûts dont elle nous ont abreuvé nous mêmes. Nous les avons oubliés, pour ne consulter que le désir d’être utile. Heureux si ce désir pouvait être accompli. FIN