Exceptionnelle en effet, tant par l’exposition elle même que par les animations proposées en préambule.

Naguère, les hommes...

Il n’y a pas si longtemps en effet que la mécanisation a remplacé le travail des bêtes. Pour ne pas oublier, le musée a offert un instant de cette vie d’avant. A cette époque, on attelait les Taureaux Camargue pour tracer les sillons. Deux vaches se sont prêté aujourd’hui à l’exercice, tirant docilement l’araire. Plus tard, la récolte faite, il fallait dépiquer les gerbes. Le travail a été effectué par les batteuses, mais avant cela...
Les gardians utilisaient les chevaux pour fouler le blé. Un travail harassant, le manadier tenant 6 longes menant à 6 paires de Rosso, tournant sur les gerbes du lever au coucher du soleil.

Une dernière animation, plus connue des visiteurs a permis à la famille Mailhan de marquer 3 anoubles.

Le temps d’un discours, et le public a pu découvrir l’exposition qui va perdurer pour un an.
Mr le Maire d’Arles souligne dans son allocution la mise en place de cette exposition qui permet au musée de renouer avec les expositions temporaires, après une longue période d’abstinence.

Mr le président du PNR de Camargue

“Le musée est en mutation. Objet d’un projet scientifique, il sera modifié et modernisé afin de lui permettre de remplir sa mission de "Musée de France" de travail scientifique, de conservation de collections et d’organisation de manifestations particulières comme celle organisée ce jour.

Cette manifestation est en relation avec un des aspects les plus importants de la Camargue : Les gardians, dans les différentes formes des activités qu’ils exercent. Activité salariée pour nombre d’entre eux, mais activité qui attire nombre d’amoureux devenus gardians amateurs.

L’économie particulière d’une manade, au sens premier du terme du XIXème siècle jusqu’à nos jours a rapidement évolué entrainant une transformation du rôle du gardian. Mais les manadiers diraient sans doute que sans la présence de ces amateurs, il ne serait pas possible de maintenir ces grands espaces qui trouveraient leur équilibre, protégeant par là même leur caractère remarquable. Nous ne pouvons conserver ces paysages remarquables 75000 à 80000 ha entre les bras du Rhône que parce que nous avons des cultures qui sont particulières nécessitant la présence de beaucoup d’eau, d’un système hydraulique très complexe comme la riziculture et parce que nous avons aussi des élevages extensifs de chevaux et de taureaux. Tout le travail de ces hommes est de pouvoir conserver l’équilibre économique social et humain si particulier. La représentation, l’image du gardian et de l’arlésienne qui dépasse les limites de la Camargue. Partout dans le monde on connaît tant l’un que l’autre. La plus belle image est pour moi les fêtes d’Arles, fête des gardians et fête du costume qui représente véritablement tout ce que peut être l’esthétique d’une culture particulière, qui se fonde sur des certitudes et sur l’adaptation nécessaires.

C’est le rôle du PNR de Camargue de permettre de présenter ce travail et de permettre à tout un chacun de se l’approprier au premier sens du terme, y compris de permettre à des jeunes ou des enfants d’avoir des intermédiaires qui pourront leur faire comprendre ce que représente l’image et la réalité du travail d’un gardian de Camargue dans la manade. Je suis heureux que ce travail scientifique ait pu être fait. Il restera comme une référence pour nous tous, et votre présence nombreuse est un encouragement au personnel du PNR, à son directeur et à l’ensemble des gens qui participent à la vie de ce parc, sans doute un des plus beaux d’Europe, un des plus particuliers. Sa vie n’est pas simple, mais est porteuse de richesses humaines et d’interrogations quant à l’avenir. Le siège de ce parc se trouve à coté. Là travaillent 37 agents : techniciens, scientifiques et des personnes dévouées à ce que peut représenter depuis 1971 le PNR de Camargue.

Ce PNR ne pourrait évidemment pas exister sans la participation de l’état, du conseil régional, du conseil général et des communes des Saintes 33000 ha et d’Arles 75000ha. Le projet est, comme le veut la loi de réviser la charte, ce qui sera fait avec les habitants. L’objectif que nous poursuivons est d’élargir son territoire au marais du Vigueirat et à la commune de Port Saint Louis du Rhône qui nt des biotopes de même nature. C’est donc un travail avec le ministère de l’environnement qui est fondateur pour la gestion d’un territoire sans cesse déséquilibré, sans cesse à la recherche d’un équilibre social et humain, auquel les élevages, les manadiers, les gardians, tous ceux qui sont amoureux de cette nature participent.

Merci à tous...

Mr le Président du Conseil Régional

“Je tiens à vous dire ma fierté en tant que camarguais, en tant qu’arlésien de voir cette manifestation qui regroupe tant de personnalités.
Dans cette période difficile, où nous avons vu hier le conseil d’état annuler le décret qui constitue le parc de Camargue, les préoccupation ou les soucis d’Ordre juridique s’ajoutant à des soucis divers,il est difficile de faire reconnaitre dans la pérennité cette culture camarguaise que nous illustrons et que nous devons soutenir à travers ceux qui l’illustrent avec encore plus de titres que certains de nos élus ne peuvent en avoir.

Ce matin nous étions réunis à Fourques dans de tristes circonstances autour d’une grande figure de la bouvine qui est disparue, cet après midi c’est la fête et l’avenir que nous concevons ensemble.

Une exposition et un livre comme celui ci, tout le travail effectué pour sauver nos traditions, avec les gardians, les éleveurs, les ganaderos, les manadiers et tous ceux dont la profession se rattache au monde du taureau, du cheval et à la Camargue est un travail que nous faisons pour nous, parce que nous pensons que nous défendons un devoir sacré, un héritage qui ne doit pas disparaître, qui doit vivre. Je pourrais parler aussi de l’afficion, avec l’offensive qui est menée au niveau européen pour faire disparaître la corrida en Europe. Nous devons être vigilants. On n’oblige personne à être afficionado. On n’oblige certes, ni les suédois ni les norvégiens à être afficionados, on no’oblige personne à aimer la Camargue et nos traditions, mais qu’en tous cas on nous respecte dans notre liberté, et cette liberté c’est d’abord l’expression d’une identité culturelle multiséculaire, que grâce à vous mesdames et messieurs, grâce aux enfants qui sont ici, nous savons que ces traditions se maintiendront. Il faut aussi l’appui des institutions, la région PACA dépense chaque année plus de 2.5Millions d’Euros dans ces parcs. Et ces parcs sont des lieux de maintien de nos paysages qui portent notre identité. Sans la Camargue que serait la Provence ? Sans les Alpilles que serait la Provence ? Sans Arles que serait la Provence ?
La Provence c’est cela, c’est cette culture vivante qui repose sur des paysages, sur des traditions sur des hommes et des femmes qui militent pour le maintien de ces traditions.
Avec les gardians nous savons que nous avons un corps d’élite pour défendre nos traditions et il est heureux que nous nous rassemblions autour d’eux pour leur rendre hommage et leur dire notre confiance en l’avenir.

Rendre hommage à ceux qui se battent au quotidien comme Mr Didier Olivry. Je voudrais remercier Mr Olivry. JE l’ai vu se battre à mes cotés. On peut lui rendre hommage. Son combat est multidisciplinaire, juridique, politique, de gestion, et de coeur surtout. Ce coeur il l’a.
Aujourd’hui nous avons appris cette nouvelle venue de Paris et du Conseil d’Etat. Je ne sais s’ils savent ce qu’est la Camargue. En tous cas, nous nous savons ce que c’est, et je suis sûr que rassemblés autour de manifestations comme celle ci, autour d’un Parc vivant que nous défendrons bec et ongles et qui vivra de plus en plus fort pour défendre notre identité. Non pas pour un repli sur nous même, mais ouvert ouvert aux autres, pour leur apporter la richesse de la Camargue il faut que nous maintenions ce trésor.

C’est tout le sens de la Confrérie à laquelle j’ai l’honneur d’appartenir, c’est le sens du travail des gardians au delà de leur profession et c’est le sens de manifestations comme celle ci, et cela fait chaud au coeur de sentir la Camargue vivante, la Camargue Forte , la Camargue qui dessine un avenir riche de nos libertés.
Merci à tous”

Anne Lyse Chevalier

Anne-Lyse a procédé au travail de rédaction de cette enquète qui a duré plus d’un an, sous le pilotage de MarileHélène Sibille, conservateur de ce Musée de la Camargue, qui est maintenant à Istres, mais qui est à l’origine de ce travail.

“Le Livre est un hommage à tous les gardians, professionnels ou amateurs, et vus sous des aspects un peu plus intimes peut être... Je vous laisse le soin de le découvrir vous même.

J’en profite pour remercier toutes les personnes qui m’ont apporté leur témoignage, qu’ils soient manadiers, gardians, hommes ou femmes. Ce sont des récits précieux qui serviront à nos enfants de témoignages de ce métier et de cette passion.

Tout a été réalisé sous le regard d’un comité de pilotage, même si la confiance était grande et notre latitude d’action totale, de l’association des gardians professionnels et de la Confrérie des gardians, de l’amicale des gardians non salariés et de la Nacioun Gardiano.
Je voulais enfin remercier Marie Hélène Sibille avec qui on a commencé ce travail. Elle m’a mis le pied à l’étrier et mis en selle avant de me lacher la bride.

On est arrivés...

Voici les grandes lignes de la présentation de l’après midi.

Tant l’expo que le livre sont un hommage au gardian d’hier et d’aujourd’hui. Le travail est différent, la passion est la même.

Allez voir cette exposition...

Et profitez en pour combler un vide dans votre bibliothèque. Cet ouvrage se fait tour à tour hymne, hommage, bible ou encyclopédie de cette passion sans cesse renouvelée.