II. Manade YONNET.

Cette ganadería actuelle (élevage de taureaux de combat) a sa place dans les manades originelles car elle a été fondée par Joseph Yonnet en 1859 avec l’achat de taureaux de pure race Camargue à M. Saint-Clair de Laborde. Elle fête son 150ème anniversaire cette année 2009.

Dans la liste chronologique ("généalogie 11") elle est placée en 1ère place puisqu’existante mais en réalité c’est la seconde, étant postérieure à celle de Charles Combet (1851).
A sa création, les pâturages se trouvent en Crau, au Mas d’Icart et au Mas du Village. Les Yonnet ne s’installent à La Bélugue (les Salins de Giraud) [1] qu’en 1940.

Hubert YONNET au micro lors du 150ème anniversaire à La Bélugue

En 1869 Josepht Yonnet a métissé ses bêtes, comme beaucoup d’autres éleveurs à l’époque (Théophile Papinaud, De Laborde, Chabaud, Pouly, Saurel, Viret...) tentés par "le renouvellement du sang" sensé renforcer la constitution physique du bétail autochtone considéré trop faible pour supporter les combats spectaculaires de l’époque, avec six vaches de Carriquirri, de race navarraise. S’y sont ajoutés entre 1873 et 1910, vaches et « sementales » (étalons) de races Jijon, Ripamilan, Miura, Flores, Veragua, Lecumberri, Lizazo, Carriquirri. Il a ainsi obtenu pour la première fois ce que l’on a appelé « les croisés » que l’on trouve couramment dans les courses libres de l’époque.

Certains furent bien connus :

  • Valdemore de Yonnet,
  • Lou Caveyrac de Papinaud,
  • Lou Para* de Pouly
  • ...

Joseph Yonnet est décédé en 1894 et ses fils Christophe et Valentin ont poursuivi la politique de leur père.

ValentinYonnet
Christophe Yonnet

A la mort de Christophe en 1912, son frère se défait d’une partie du cheptel au profit de la Compagnie Alais, Forges et Camargue (la future Société Péchiney). Sont importés alors des vaches de Candido Diaz Carrascou, de grande renommée à l’époque et deux reproducteurs d’origine Celso Pelon achetés à Joseph Sol, ganadero et impresario de spectacle taurin.

A noter que Carle Naudot est le gendre de Christophe Yonnet, il a épousé une de ses six fille, Joséphine, en 1906 avec qui il a eu deux filles : Estérelle et Nerte.
C’était l’oncle de Magali Yonnet..

Il faudra attendre 1939 pour que Christophe, le second du nom, petit fils de Valentin, rachète ce troupeau qu’il a d’ailleurs dirigé de nombreuses années pour le compte de Péchiney.

La première présentation en corrida de taureaux qui a lieu en Arles le 15 juin 1947 est triomphale. Mais devant les piètres résultats ultérieurs Christophe changera radicalement de stratégie en achetant la ganadería de la rejoneadora Conchita Cintron d’origine Parladé par José Lacerda y Pinto Barreiro en 1950. Ils arrivent à la Belugo le 10 juillet 1950.
En 1951 il acquiert huit taureaux Pinto Barreiro.

Hubert Yonnet

Hubert Yonnet prend la relève en 1956 et poursuivant l’option paternelle se défait de tous les produits croisés, se consacrant à l’unique élevage du « toro brave ».
Depuis lors, on peut considérer que la manade Yonnet est devenue la ganaderia Yonnet.
Dans les années 80, il achète à Santiago Martin "El Viti" un reproducteur de lignée Atanasio Fernandez par Lisardo Sanchez.

Hubert Yonnet, jeune gardian en 1946

Président depuis 1972 de l’antique Confrérie des gardians de saint Georges, qui fêtera ses 500 ans en 2012, Hubert Yonnet est le responsable de la plus ancienne société de secours mutuel de France, au service des gardians blessés ou malades.

« Les Yonnet » ont été présentés pour la première fois en Espagne en 1979 à Barcelone, la première corrida de taureaux sous son fer actuel en 1983 à Palavas, la première corrida formelle en Espagne en 1987 à Barcelone, à Madrid en 1991, à Séville en 1992.

Un spécimen de la ganaderia

Un très bon article à été écrit pour "valeur actuelles" du 03 sept 2009, écrit par JF.Pernin, a ce lien

http://www.valeursactuelles.com/soci%C3%A9t%C3%A9/gardian-tradition20121026.html

[1du provençal "la belugo" qui signifie "l’étincelle".