Dès l’âge de 7 ans, il monte une "ponette " que lui a offert son père. C’est dans un pré, à côté de sa maison charentaise, qu’il met au point ses premiers exercices équestres. Il monte déjà sans selle, sans bridon, uniquement avec une couverture maintenue par un surfaix.
Il passe ses vacances d’été à Saint-Jean d’Angely où en compagnie de sa cousine il va au pâturage pour mener quelques vaches, une chèvre et sa jument.
Gérard Gadiot a 10 ans. II s’imprègne déjà de lecture comme « Les coureurs de frontières » de Fenimer Cooper, et d’auteurs comme Moyne Reid.
Il fait ses études au Lycée de la Rochelle où se crée un " Escadron de Saint-Georges ". A cette époque, il ne se doute pas qu’il va consacrer la majeure partie de sa vie à ce saint. Il s’inscrit à cet escadron où il s’entraîne une fois par semaine. Gérard Gadiot monte les bêtes les plus vives ou les plus difficiles, ce qui lui permet de passer son examen de professeur de gymnastique.
En 1907, il entre à l’École des Beaux-Arts de Bordeaux. C’est dans cette ville qu’il découvre la corrida, et c’est le coup de foudre. Désormais, sa vie sera consacrée à la tauromachie.
En 1908, il entre aux Beaux-Arts de Paris, et là par manque de moyens, il doit se priver d’équitation. Pour gagner un peu d’argent, il a diverses activités dont le théâtre où il est plus ou moins en contact avec des chevaux.
En 1914, à la déclaration de guerre, il n’est pas mobilisé, l’officier recruteur l’ayant trouvé faible de constitution.
Il termine ses études en 1915, demande et obtient un poste de professeur de dessin et de gymnastique dans le Midi, à Bédarieux exactement.


Il devient correspondant du " Torero ", journal tauromachique de Toulouse. Il entre de ce fait dans le monde de la bouvine pour ne plus jamais en sortir.
La lecture du livre de Madame de Flandresy : " Le taureau camargue ", lui fait découvrir notre terre de Camargue. C’est pour lui un appel. Les grandes vacances venues, il va avec sa femme à Avignon, aux Baux, aux Saintes, en Camargue, à Arles, il campe même dans ce qui est aujourd’hui le jardin d’hiver. Aux Saintes-Maries, il se lie d’amitié avec le gardian Maxime Granier dit "Trente Nou". Il photographie la manade Baroncelli. Les vacances terminées, sa décision est prise, c’est sur cette terre qu’il vivra.
Après un passage à Grasse et un autre à Romans, il est nommé le 3 mars 1928 à Arles comme professeur de dessin au Lycée Frédéric Mistral, et aux Beaux-Arts d’Arles - rue Réattu, en remplacement du sculpteur Claude Férigoule.
A cette époque, il devient correspondant du " Toril " où il publie une histoire de la tauromachie locale intitulée « Taureaux en Arles autrefois et aujourd’hui », qui commence à l’Antiquité et finit à la guerre de 1914.

Son ancien élève, Monsieur Marcel Mailhan (...)


Désormais, cet homme donnera tout son savoir à la Camargue et à la Tauromachie. C’est ainsi qu’en 1928, il dessine le Diplôme d’Honneur remis à Paul Bonel dit " Granito ", premier vainqueur de la Cocarde d’Or. C’est lui aussi qui réalise les premières cartes de la Camargue, et qui répertorie les manades de chevaux et de taureaux.
Son ancien élève, Monsieur Marcel Mailhan, aujourd’hui Président de l’Association des Manadiers (1982 NdW), dit de Gérard Gadiot : « Il connaissait tous les passages, tous les fossés, toutes les roubines, tous les terrassons, tous les arbres ou les piquets repères, toutes les limites de propriété, et cette immense connaissance d’une multitude de choses l’entraîna à réaliser la première carte des manades, carte inventaire des pâturages, puis carte des marques des chevaux et taureaux, répertoires minutieux et qu’il entretint à jour jusqu’à peu de temps avant sa mort ».
C’est à cette époque qu’il se lie d’amitié avec de nombreux manadiers dont le Marquis de Baroncelli, Monsieur Nou de la Houpelière ou Christophe Yonnet.

Au début de la deuxième guerre mondiale, il devint secrétaire de la Confrérie des Gardians, Christophe Yonnet était secrétaire général et Gérard Gadiot secrétaire trésorier. En 1941 et 1942, il est l’unique secrétaire. En 1943, il est nommé archiviste de la Confrérie en compagnie de Carle Naudot dit " Lou Camarguen ", et dès 1944, il reste seul archiviste.
Après la libération, il est critique taurin dans " L’Arlésien ", hebdomadaire local du Front National. Il écrit également dans " Toros ", hebdomadaire nîmois sur la corrida.
En 1947, il est élu conseiller municipal à Arles, mais ses nombreuses activités ne lui permettent d’assurer qu’un seul mandat.
En 1949, il prend sa retraite d’enseignant, ce qui lui permet d’organiser des conférences dans des villes comme Arles, Nîmes, Beaucaire, Saint-Rémy. Son savoir et son éloquence attirent toujours un nombreux public.
En 1953, il joue le rôle du gardian dans le film de Frédérique Hébrard, tiré de la nouvelle de Jousé d’Arbaud : " Le regret de Pierre Guilhen ". Il offre ses talents équestres pour doubler la vedette du film " La Caraque Blonde ".
En 1961, il est nommé Prieur de la Confrérie des Gardians * , Capitaine Aimé Gallon, deuxième Prieur : Jean Bounias
En 1968, il publie chez Arthaud : "En Camargue, Taureaux, Chevaux Et Gardians", publié chez Arthaud en 1968, qui est un véritable chef-d’œuvre technique de renseignements sur le cheval, les taureaux et tout ce qui se rattache à la Camargue.

Diplôme du Mérite Taurin en 1972 ; il était également officier de l’instruction publique et Chevalier des Palmes Académiques


Jusqu’en 1970, il continue à faire ses publications hebdomadaires. Il reçoit le Diplôme du Mérite Taurin en 1972 ; il était également officier de l’instruction publique et Chevalier des Palmes Académiques.

Pour raison de santé, il se retire dans une maison de retraite à Saint-Rémy-de-Provence.
Le 17 mars 1981, à l’âge de 92 ans, s’est éteint cet homme qui avait consacré sa vie à la Camargue et à son folklore. Sa disparition laisse un grand vide autour des gens qui l’ont côtoyé et aimé. Aussi discret dans la vie que dans la mort, il sera incinéré selon ses dernières volontés. Son ultime souhait sera exaucé le 6 novembre 1981. Ce jour-là, par un grand Mistral, Messieurs Yonnet, Mailhan et Pourtales se sont rendus en bordure du Vaccarès, en compagnie des deux filles et du gendre de Gérard Gadiot, pour y répandre ses cendres.
Désormais, Gérard Gadiot est partout sur cette terre sauvage qu’il aimait passionnément.
L’une de ses filles se prénommait Pat .
Une rue porte le nom de Gérard Gadiot à Arles, quartier Fourchon.


Première liste dactylographiée recensant les manades en Camargue