LE LANGUEDOC

L’INVASION ROMAINE.

Les négociants romains ont précédé les armées, auxquelles les Volques n’opposent aucune résistance.
Les Romains fondent Narbonne, en 118 avant Jésus Christ et occupent la province en l’organisant, mais les Cimbres [1] dévastent le Languedoc, puis le calme revient.

Lorsque Jules César entreprend la conquête de la Gaule, la province lui reste fidèle.

Statue de Jules César réalisée par Nicolas Coustou en 1713

Après la chute de Marseille en 49, Narbonne devient la ville la plus importante. César crée de nouvelles colonies à Arles et à Béziers, par exemple.
Les Romains administrent la province.
Mais la romanisation mit fort longtemps à s’étendre et à s’ancrer dans les populations, il faut attendre l’Empire pour avoir une fusion quasi générale.

IV - LES ROMAINS EN LANGUEDOC

LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE

La paix s’est installée pour plusieurs siècles.
Le gouverneur est un pro-consul nommé par le Sénat. Il vit à Narbonne et possède tous les pouvoirs.
A côté de l’administration provinciale il y a une administration municipale avec une curie, des magistrats, aidés par de nombreux adjoints. Et l’on peut mesurer l’ampleur de la romanisation à l’adoption plus ou moins importante des cultes romains par les populations indigènes.
L’urbanisation se développe et l’on voit surgir des villes bien équipées, décorées de monuments, reliées entre elles par un réseau routier.
Narbonne est la plus importante. Située sur la voie Domitienne, elle possède un forum, un capitole de marbre, des portes, portiques et autres. Mais c’est surtout un port où la population est cosmopolite, bruyante et colorée.

Nîmes est fondée par Auguste auquel elle doit l’essentiel de ses monuments :

Portrait d’Auguste daté entre 30 et 20 av. J.-C

Ida Tour Magne, « La Maison Carrée », dominant le forum, autour de la Fontaine sacrée se trouve un centre monumental et surtout l’amphithéâtre qui pouvait contenir 23.000 personnes, construit à l’époque des Flaviens, (75 à 95).
C’est une ville bien équipée sur le plan de la voirie, un aqueduc amenait l’eau de la Fontaine de l’Eure (Uzès) sur plus de 50 kilomètres.
Le Pont du Gard en est un glorieux tronçon.
L’Empereur Antonin est originaire de Nîmes.

Buste de l’empereur Antonin le Pieux 150 av J-C

La société comprend des notables et une aristocratie terrienne. Nîmes domine 24 localités comme Beaucaire, Uzès, et Anduze.
La région est riche en sites pré-romains : Viei-cioutat, Brignon, Nages, Alès, Calvisson, Le Vigan, Sauve, les Fumades.
L’influence de Nîmes est limitée au nord par les Cévennes, à l’est par le Rhône et à l’ouest par le Lez.

A côté de ces grandes cités, on trouve des villes secondaires comme : Les Saintes Maries de la Mer (Ratis).
Les routes sont importantes et nombreuses, comme la voie Domitienne qui franchissait le Rhône à Beaucaire (Ugernum) et la route du Vivarais qui partait de Nîmes.

Les ressources de la province sont essentiellement fournies par l’agriculture, on voit apparaître de vastes domaines : les villes qui ont laissé des traces dans la toponymie : noms terminés en « al, ac ou agues » comme Marsillargues, Lussan, Juvignac.

L’élevage joue un rôle secondaire, on chasse et on pêche beaucoup car le gibier est abondant, les étangs et rivières sont poissonneux.

En mer, on pêche le thon que l’on conserve et l’on exploite le sel.

Les cultures méditerranéennes sont connues, le blé, vigne, olivier.
La vigne se développe surtout autour de Béziers, et le vignoble languedocien connaît déjà la concurrence des vins italiens, les crises de surproduction et de mévente.
On continue l’exploitation des richesses minières, la sidérurgie est déjà installée et les poteries s’y développent.

Le trafic est considérable tant à l’intérieur de la province qu’avec l’étranger. Les traces de civilisations antérieures n’ont pas totalement disparu, mais Rome a laissé une trace durable et profonde, marquée par les ville et les « villae ».

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[1 Cimbres : peuple celte ou germanique, originaire du Jutland au Danemark.