LA PROVENCE

II - LA PROVENCE ROMAINE

Les Marseillais appelaient les Romains en Gaule. Les relations débutèrent de bonne heure, avec aide réciproque en cas de conflit.
En 125, une coalition des indigènes les menace.
Ils font appel aux Romains qui venaient de s’établir en Espagne et qui désiraient relier Rome par la terre.
Ils fondent en 122, au pied d’Entremont, une forteresse « Aquae Sectiae », qui deviendra Aix-en-Provence. Marseille y gagne la sécurité et des facilités de trafic, mais elle a désormais un puissant voisin dont la présence est définitive.

Peu après, le Consul Domitius Ahenobarbus entreprit, au-delà du Rhône, la construction de la voie Domitia.
Rome fonde une province transalpine : la Provincia, appelée plus tard Narbonnaise, du nom de sa capitale Narbonne, fondée en 118.
La Narbonnaise sert de barrière contre les Barbares et Marius repousse les Teutons en 102 à Aix.

Marseille continue à entretenir de bonnes relations avec les romains, mais lorsqu’il fallut choisir entre Pompée et César, elle choisit Pompée, et César assiège la ville qui doit capituler après plusieurs mois. Elle conserve son goût et sa situation de ville fédérée mais son Empire était détruit, son rôle politique terminé.

César organise la transalpine.
Arles hérita des dépouilles de Marseille et par la suite de sa primauté économique et politique.
Fréjus devint la base navale des Gaules.
Fondation d’Orange, et de Vienne, puis Avignon, Cavaillon, Apt, Carpentras, Dié, Vaison, etc...
Ces cités deviendront des diocèses, future organisation de l’église.

C’est sous Auguste (27 avant Jésus Christ) que la Province reçut son statut définitif.

Elle fut divisée en :

  • Narbonnaise (tout le bassin du Rhône au sud de Lyon, sauf la zone alpestre),
    et en :
  • province des Alpes maritimes (dépendant de l’Empereur).

La Narbonnaise était administrée par un gouverneur du rang de rêteur [1].
Narbonne demeure la capitale, chaque colonie s’administre librement, les magistrats sont annuels et sont désignés par le Sénat municipal dont les membres sont les magistrats sortis de charges, des notables indigènes et associés à cette administration.

Création d’un réseau de routes d’une valeur stratégique économique et Politique : Via Domitia au-delà du Rhône, par Domitius Ahenobarbus Mari d’Agrippine et frère de Néron, Via Julia , d’Italie au Var continuée par la voie Aurélia entre autres.
La construction de ce réseau demande un travail d’arpentage et fixe les cadres de la topographie agraire.

Les Romains édifièrent des enceintes, des arcs de triomphe, des forums.
La transformation est complète après un siècle, la romanisation est rapide et profonde, les divinités adoptées et la prospérité économique certaine.

L’agriculture tient une place importante : blé, huile, vigne, vin, jouent un rôle important dans le commerce de Marseille. Pour l’industrie, il y a surtout la construction de navires.

Le commerce intérieur se développe. Arles prend de l’importance.

Au milieu du IIIe siècle, période de crise et de transformation.
Vers 250, premières invasions barbares. Les villes construisent des remparts. Sous Dioclétien, nouvelle organisation de l’Empire.
La Provincia est scindée en deux : la Narbonnaise à l’ouest du Rhône, et la
Viennoise à l’est. Le système fiscal s’aggrave et l’autonomie provinciale subit des restrictions.

Transformation des bases de la société.
L’aristocratie émigre vers la campagne, d’où la création de villas, lieu de résidence et centre d’exploitation rurale. Ce monde prend forme au IVe siècle.

La première moitié du IVe siècle fut pour la Viennoise une période de renaissance et l’on voit se dessiner la fortune d’Arles qui éclipse toutes les cités au point de vue économique et politique. Marseille est totalement déchue.

Dans la deuxième moitié du IVe siècle, les Gaules sont en proie aux invasions ; création d’une deuxième Narbonnaise dans la région d’Aix, Apt, Riez, Fréjus, Gap, Sisteron.

En 395, l’empire se scinde en Empire d’Orient et d’Occident, les invasions se multiplient, le Préfet des Gaules s’installe en Arles.

Après 411, le Faubourg de Trinquetaille se dresse de l’autre côté du Rhône ; Arles devient capitale religieuse.

A partir de 423, Arles est assiégée plusieurs fois par les Wisigoths qui s’en emparent en 476, puis les Ostrogoths occupent la Provence, qui est incorporée au royaume de France après leur victoire de 536.
Les structures de la société gallo-romaine s’imposent aux barbares.

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[1Rêteur : Celui qui enseignait l’art de la parole et qui ordinairement faisait profession de donner des règles et des préceptes d’éloquence, soit de vive voix, soit par écrit.