IV - LE MOYEN AGE - NAISSANCE

1 – LES FRANCS EN PROVENCE (536-1245).

En 536, les Francs s’établissent pacifiquement en Provence et la Provence regarde vers la Bourgogne et le Nord.
Au moment du partage du Royaume franc, la Provence est aussi partagée. Marseille s’intègre à l’Austrasie et le reste à la Burgondie, mais ce partage n’entame pas l’unité du pays qui garde son individualité gallo-romaine, l’activité commerciale continue.

La Provence manifeste un esprit d’indépendance, elle se constitue en un état quasi autonome, car elle est très éloignée du pouvoir central. Au début du VIIIe siècle, son chef Mauront prend le titre de Duc.

C’est l’époque où le royaume est envahi par les arabes. Charles Martel veut soumettre les provençaux. Après trois expéditions, il y parvient en 739. Le pays est intégré dans l’Empire Franc.

Charles Martel par Jean Baptiste Joseph De Bay

Depuis que la Méditerranée est devenue « mer arabe » elle est peu sûre, aussi le commerce décline-t-il, provoquant la décadence économique de la Provence.
L’agriculture est la principales ressource, la « villae » est toujours l’unité d’exploitation, le VIIIe siècle est une des périodes les plus vides de l’histoire de la Provence.

2 - FORMATION DU ROYAUME.

Le traité de Verdun, 843, divise l’Empire de Charlemagne en trois.
La Provence fait partie du royaume de Lhotaire (de la mer du nord à la Méditerranée).
Fulcrad se révolte et devient Duc de Provence.
A la mort de Lothaire (855) le royaume de Provence fut créé, il comprenait le duché de Lyon et la Provence.

Dès sa création, il fut en butte aux convoitises jusqu’à son rattachement au royaume de Bourgogne en 947. Les rois de Bourgogne renouvelèrent le personnel administratif qui fit souche et créa des dynasties.
L’expulsion des Sarrazins leur fut favorable.
Dans le dernier quart du IXe siècle, les Sarrazins s’étaient installés au bord du Golfe de St Tropez. De là ils dévastent le pays.
Vers 972, le Comte de Provence Guillaume réunit tous les seigneurs du pays et les chassa.

Cette expulsion développa la féodalité, en lui donnant un chef, Guillaume et grâce à la redistribution des terres prises aux arabes.
La féodalité provençale associe la féodalité laïque à la féodalité ecclésiastique.

La famille des vicomtes de Marseille fournit trois évêques à cette ville, par exemple, de plus elle décline rapidement, les nobles se diluent dans la masse des Bourgeois, favorisant l’émancipation des villes.

Avec la féodalité, le réveil religieux se manifeste, des anciennes abbayes ressuscitent, d’autres sont fondées comme Montmajour, Franquevaux, Psalmody, Hulmet...
Les abbayes étendent leurs possessions.

Avec le départ des Sarrazins, l’économie renaît, favorisée par une augmentation de la population qui permit une extension des terres cultivées, favorisées par les défrichements, les assèchements des marais.
Les conditions de culture s’améliorent, les baux à mi-fruit se répandent, le mot « manse » (qui donnera mas) devient usuel.

Avec la première croisade dès 1095, la voie de l’Orient est réouverte et le commerce connaît un nouvel essor.
Raymond de St Gilles ; marquis de Provence conduit l’armée des croisés du Midi à la première croisade.
La dynastie de Guillaume est la dynastie nationale, en 1112, l’héritière Douce, épouse Raymond Bérenger, Comte de Barcelone et fait remise de ses droits à son mari.

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