Joseph d’Arbaud sur son cheval "Le Lidi".
Il pose avec ses gardians, le baile Félix et sa famille aux Cabannes du Clos-du-Radeau (Plan de Bourg).

A l’occasion de la promotion Ronsard, le poète magistral, l’ardent aficionado qu’est Joseph d’Arbaud, vient d’être promu Chevalier de la Légion d’honneur.

Le Congrès (de la Fédération des Sociétés Taurines de France et d’Algérie) de Marseille du 18 janvier 1925 dernier a voté, d’enthousiasme, l’ordre du jour suivant que nous sommes heureux de reproduire en français et en provençal :

« Le Congrès fédéral, interprète de tous les Aficionados de France, envoie au poète de l’Aficion « Joseph d’Arbaud », qui dans ses vers a été l’ami de tout le peuple méridional, de la « Nacioun Gardiano » et de la course de taureaux, ses chaleureuses félicitations à l’occasion de sa nomination dans la Légion d’Honneur ».

« Lou Coungrès di Souciéta bouvino, tenènt sesiho en terro nostro dins la capitalo Mieterranènco, porto paraulo de touti lis Aficiounado de Franço mando au pouëto de l’Aficioun, au grand félibre en Jousé jd’Arbaud, que dins si vers enfiouca es sèmpre l’ami dou pople Miejournau, de la Nacioun Gardiano e di Courso de biou, si coumplimèn calourènt pèr sa nouminacioun dins l’Ordre naciounau de la Légioun d’Ounour ».

Jamais distinction ne fut plus magnifiquement méritée.

« Joseph d’Arbaud est né en 1872 à Cavaillon en Provence ; fils de la « Félibresso di Gauloun » il fut un des disciples préférés de Mistral.

Il était à Aix, lorsqu’il faisait son droit, l’ami de Joachim Gasquet, de Xavier de Magallon, etc...

11 posséda une manade de taureaux qui débuta en Camargue et finit en Crau ; il eut comme baile gardian Philip dit « Fèli » un des meilleurs « toucadou » (meneur ou conducteur de bétail) qui aient existé ; il a été le propriétaire d’un cocardier fameux appelé « Lou Cafetié »

Joseph d’Arbaud est l’auteur de :

Lou Lausié d’Arle ;
Li Rampau d’Aram ;
La Vesioun de l’Uba ;
Lou Nouvé Gardian ;
Li Cant Palustre ;
La Caraco. ■

Il est le directeur de la revue régionaliste « Le Feu ».Il collabore à la « Revue Naturiste », « l’Armana Prouvènçau », à « Prouvèço- » etc.. etc.

Lauréat des grands jeux Floraux septénaires du Félibrige, en 1906 il a été élu majoral en 1918.

Il est membre du Comité d’Action des revendications méridionales ; de la Naçioun Gardiano d’Aix-Taurin.
Il est l’auteur de la fameuse Cansoun Gardiano.

Poète des plus fins, on a dit de lui qu’il était ; le premier des poètes provençaux ; il est aussi le propagandiste enflammé des grandes réunions taurines et de tout ce qui touche au Midi : langue, .costume, monuments, vie, etc etc. ».

Quel honneur pour moi de consacrer à ce poète admirable, à cet apôtre de nos libertés méridionales, à cet amant passionné de notre Provence enchanteresse, ces quelques lignes, forcément trop brèves !

« Ah ! mon cher d’Arbaud, c’est avec l’émotion que vous devez concevoir que je revis encore par la pensée les heures, trop courtes hélas, : vécues ensemble, voici bientôt deux ans, dans, la cité de Clémence Isaure, où j’étais si heureux de vous recevoir vous et notre ami commun, Bernard de Montaut.
Aujourd’hui, Maître, les circonstances veulent bien que ce soit de Toulouse que vous parviennent les félicitations enthousiastes de tous vos amis fédérés.

Je vois là un symbole !

Pour glorifier le grand poète que vous êtes, il fallait vraiment que ce soit -Toulouse, .la cité palladienne, fière de son passé historique, orgueilleuse de son Académie de Jeux Floraux, qui rende au disciple de « Mistral », le magnifique hommage qui lui est dû ! »

Amis fédérés, avec nous, criez « Vive d’Arbaud » le poète de l’Aficion !

Louis GUIZARD.