Hommage à Michel Falguières

La Maison du Peuple du Cailar était trop petite pour contenir les nombreuses personnes venues du Gard, de l’Hérault et de Provence, qui s’y sont retrouvés, ce samedi 8 décembre 2018, pour rendre hommage à Michel Mathes, dit Michel Falguières.
Enseignant, poète, objecteur de conscience, humaniste, créateur et animateur du Café de Pays du Cailar, Michel s’en est allé le jeudi 29 novembre.
Monsieur le Maire du Cailar, Joël Tena, ainsi que de nombreux adjoints au maire et conseillers municipaux étaient présents. Le Club Taurin Lou Sanglié, et les Cabidoules du Cailar, étaient également représentés par plusieurs de leurs membres.
Manadiers, raseteurs, ornithologues, vidéastes, photographes, afeciouna, ainsi que le public du Café de Pays étaient présents pour témoigner leur amitié à la famille de Michel Falguières, dont les photos offertes par ses amis, et le montrant dans ses œuvres, garnissaient les murs.
Et ceux qui n’ont pas pu venir ont tenu à s’en excuser auprès de René Barra : « de nombreux manadiers et gardians, qui sont venus témoigner lors des Café de Pays, ou lors des nombreuses interventions de Michel, sont absents car retenus par le travail en pays ; et pour raison de santé pour d’autres. Je ne vais pas tous les citer, car ils sont nombreux, ceux qui auraient aimé être là pour dire adieu à notre ami ».

Serge Colombaud  : « Michel n’était pas un adepte du protocole ; nous ferons donc pareil. Chacun prendra la parole pour partager ses souvenirs ».

Olivier Calleriza a diffusé un diaporama consacré à Michel dans lequel « la voix que vous allez entendre ne sera pas la sienne, mais la mienne ».

Les prises de paroles ont fait suite aux vidéos et diaporamas dans lesquels Michel Falguières a mis « son cœur et sa voix de stentor au service des sujets qu’on lui demandait d’illustrer » (Serge Colombaud).

Loïc Auzolle : « Michel m’a demandé de participer à un Café de Pays consacré aux raseteurs. Quand j’ai entendu avec quelle passion il parlait des raseteurs et de la course camarguaise, ça a été un déclic. J’ai toujours raseté pour mon plaisir, et ce jour-là, j’ai pris conscience de l’importance que ça pouvait avoir pour le public, pour des gens comme Michel qui en parle des années après ».

Bérenger Aubanel : « J’ai connu Michel à travers ses interventions lors de la journée du 26 mai, consacré à mon arrière-grand-père, le Marquis de Baroncelli, ainsi qu’à ses prises de paroles devant la maison au figuier du Cailar. J’admirais ses talents d’orateur et de conteur.
Mon arrière-grand-père Baroncelli, et mon grand-père Henri Aubanel, étaient des poètes qui ont couché sur le papier leurs souvenirs et leurs rêves. Papa était un photographe ; Michel et lui nous quittent la même année. Un peu trop tôt, même s’ils nous ont beaucoup donnés ».

Annelyse Chevalier : « J’ai fait la connaissance de Michel il y a une vingtaine d’années. Il m’avait sollicité pour que nous animions à deux voix une conférence sur la vie et l’œuvre du Marquis de Baroncelli. Nous fêterons, en 2019, le cent-cinquantième anniversaire de la naissance du Marquis, et je verrai comment y associer la mémoire de Michel ».

Jean-Pierre Durrieu : « Je me souviens d’une intervention de Michel auprès des enfants, à l’école de Beauvoisin, pour retracer la vie de Jean Lafont. Je me souviens de l’émotion que ça a été pour moi. Il était venu en narrateur, et tout à coup, l’instituteur est ressorti : il tenait la classe, et les enfants l’écoutaient.
Lorsque l’on se retrouvait autour de la table de notre ami René Reynaud, Michel prenait la parole en fin de repas, et déclamait un poème ; on l’écoutait sans se rendre compte du temps qui passait.
Avec ses livres, ses prises de parole dans les différents endroits où on le réclamait, et bien sûr avec le Café de Pays, Michel a beaucoup fait pour Le Cailar, et pour la Camargue ».

Sylvain Maurin : « J’ai connu Michel lors de la préparation du voyage que je voulais faire cet été : le tour de l’Occitanie en mobylette. Il était présent lorsque je suis parti du Cailar, et m’a téléphoné tous les jours, pour savoir où j’étais, qui je rencontrais.
Le lendemain de mon retour, on s’est vu au Café de l’Avenir, et il m’a demandé d’intervenir lors d’un Café de Pays sur le thème Territoire et mobilité ».

Thierry Bourdin : « Nous avons réalisé Souffle de Camargue avec des lycéens de Lunel, qui étaient en option cinéma. Je me souviens que Michel m’avait dit : ‶il y a douze platanes, autour des arènes de la Glacière, comme les apôtres. Et tu me plante au centre de la piste. J’ai l’impression d’être Jésus prêchant la bonne parole″. Ce qui ne manquait pas de sel, quand on connait ses convictions ».

Danny Bantzé : « C’était un humaniste, libre de ses pensées, avec ses convictions. Un amoureux de la Camargue. Il a donné de son temps pour présenter Le Cailar à ceux qui ne le connaissaient pas ».

Geneviève Moulet, pour Nicole Lafisca : « Après avoir sillonné la planète, il s’est arrêté ici dans ce paradis, le sien et le nôtre aussi. Sa sensibilité, son humanisme et surtout ses vers m’avaient touché.
Les mots étaient ses amis, ses fidèles compagnons, comme pour nous, nos taureaux et nos chevaux. Il faisait vivre la Camargue d’une autre manière, plus poétique, plus accessible.
Je sais qu’il a rejoint Frédéric Mistral, Jean Giono, Marcel Pagnol, le Marquis et tant d’autres, dans un nouveau paradis ».

Chantal Agnel : « J’ai connu Michel il y a plus de quarante ans. J’étais professeur de lettres au collège, et lui instituteur. La rencontre a eu lieu dans un cadre professionnel avec tous les enseignants. C’était quelques temps après mai 68, et je me souviens avoir pensé en le voyant : ‶quel personne se cache derrière cet hurluberlu ?″.
Pour le premier Marché de Noël, il était présent. Nous avons travaillé ensemble pour le centenaire de la naissance de Frédéric Mistral auquel il tenait beaucoup. Ce qui m’a le plus frappé chez lui, c’est son humanisme ».

Joël Tena : « Comme tout le monde, j’admirais les multiples talents de Michel. Il s’est énormément investi dans la vie du village, et pourtant il n’est pas né au Cailar. Vous pouvez aller dans n’importe quelle commune, et vous croiserez des gens qui se flattent d’y être nés, et on ne les voit jamais s’investir, en tant qu’élu ou bénévole. Michel, qui n’est pas né dans notre commune, a mis sa passion, et son enthousiasme, pour animer Le Cailar- je pense notamment au Café de Pays, et à la Journée du Patrimoine-, et pour le maire que je suis, c’est un bonheur ».

Marianne Pares :
« Puisse la sansouïre t’envelopper de ses chants,
Ton saule solaire briller éternellement,
Ton encre cristalline ne jamais s’effacer,
Dans quelques jours, proches ou lointains, te retrouver.

Tes écrits marqueront les saisons de notre mémoire,
À jamais ta présence aura marqué notre territoire,
Repose en paix pour toujours, l’ami poète,
Et continue, là-haut, de faire de la vie une fête.

Hichem Teslam, Mathes ou Falguières,
Peu importe, Michel notre ami, notre frère,
Ta chère silhouette dans cette Camargue si belle,
Cheminera éternellement entre les roselières ».