{{Pierrot JALLAT dit « Le Chabe ».}}

Un surnom qui lui restera de l’école primaire sans qu’il n’en connaisse la raison ni la signification.
Pour nous et tous ceux qui le connaissent, c’est désormais La référence en matière taurine sur le canton de Beaucaire..
Issu d’une famille beaucairoise, « le chabe » sera dès son enfance initié aux traditions Camarguaises par son père et Tonton FIGUIERE (l’encyclopédie de la bouvine de ce temps), tous deux fondateurs de l’AT. Des afécionades indépendants d’avant guerre.
Mais c’est surtout auprès de madame veuve ETIENNE, une vieille voisine de la rue Emile Jamais, couturière Provençale de profession et aféciounado acharnée que Pierrot vers l’âge de 8 ou 9 ans va s’intéresser de très prés à la course Camarguaise. Nous sommes à la fin des années 50 et c’est dans les arènes des Saintes et de Beaucaire qu’il va voir évoluer les Régisseur- Moulinois- Pétassa, autant de monstres sacrés de l’époque.

Vers l’âge de 17 ans, en 1968, il va participer à la fondation de l’école taurine de Beaucaire conduite par Christian BASTET et une équipe composée de Vaudoux (qui a été le créateur de cette école) -Sanchez- Ramage- Chalon…et à 18 ans, il va côtoyer les frères Ménéguini- Natalizzi- Sanchis- Muscat- Benoit…qui feront carrière, puis comme lui, des amateurs : C. Ode-T. Pierroni- JL Descour qui n’iront pas plus loin. J’ai essayé de raseter me confiera Pierrot, mais je n’étais pas fait pour ça.

Puis c’est la grande époque des années 1970 avec le mytique « bar taurin », le temple de la bouvine beaucairoise, dirigé par le non moins célèbre Janot CAMBI, un personnage hors du commun, manadier et bistroquet de son état, qui disait de son bar taurin « qu’il était le seul bar visible depuis la lune ! »
Pierrot était à cette époque employé à la brasserie et durant son temps libre il servait quelquefois au bar chez Janot, et c’est là qu’il va côtoyer les personnages légendaires de l’aficion beaucairoise : les Paul et Henri LAURENT-Mario GARDIOL- Tonton FIGUIERE-Jacki FRANCO-Marcel ESTELON-COUDERC etc…
« Sans le bar taurin je n’aurais jamais pu réaliser dans ma vie un tel parcours de passionné. »

Car sa passion c’était bien celle des bêtes. Gardian amateur dans les années 70 à 80, il menait dans le char de Janot CAMBI les Libertin-Gino-Griffet-Fanfarlin-Verdi … qu’il avait souvent lui-même encocardé, avec à ses côtés : Franc Dilecci (gardian prof.)- Souris- Pastor- Christian CAMBI- Jacki Franco- Sanchis, Kamel, Lacroix, Arnaud Raymond….

Dans les années 80, il sera gardian amateur à la manade Lescot /Roubaud jusqu’en 1985 pour s’occuper des taureaux de combat et des juments.
Il sera entouré de ses amis Garrigue JP- Les frères Natalizi – de Hugues J.Luc et de quelques autres.

Il travaillera aussi pour TARDIEU Loulou, éleveur de taureaux, avec qui il participera à l’organisation de courses de nuit dans des arènes portatives dans le sud est –le sud ouest et même dans toute la France.
Et puis il retournera chez Janot CAMBI jusqu’à ce qu’il se sépare de sa manade en 1988.A cette même époque, c’est avec son ami Bruno SANCHIS raseteur disparu trop tôt, André DOULEAU, Roger BONNET et Marcel CONTESTIN qu’ils fonderont le CT Julien REY et qui seront à l’origine de la réalisation du mémorial des raseteurs tués en piste, situé devant l’entrée de nos arènes.

Puis nous avons abordé les sujets de passion. Je lui ai demandé quels ont été les grands moments de sa vie d’aféciounade.
« J’ai connu, m’a-t-il répondu quatre générations de raseteurs hors normes qui m’ont marqué :

  • SOLER le gladiateur - CASTRO le talentueux – CHOMEL le surdoué – ALLOUANI le compétiteur.
    Sans oublier ceux qui lui paraîssaient estimables :
    MARCHAND- les frères MENEGUINI- POUJOL-MESSEGUER-MASCARIN
    Et surtout l’as des as, Julien REY qui lui a appris sur les taureaux et les raseteurs toutes les bonnes et mauvaises choses.

Côté taureaux la liste de ceux qui l’on marqué peut paraître restreinte mais c’est son choix :
Joffre-Gardon-Loustic-Ventadour-Fafet-Caraque-Le Cid- Rami-Rousset-Virgile Pascalet- Goya…resteront dans sa mémoire comme les plus grands cocardiers.

Et aujourd’hui, quel regard porte t il sur la course Camarguaise ?
En bon connaisseur il me confiera : « Il y a aujourd’hui trop de courses, trop de manadiers, trop de raseteurs » en somme ‘trop de courses inutiles » cela ne peut que nuire à la qualité du spectacle !
Manadier et éleveur sont deux choses différentes.
N’importe qui peut devenir manadier à condition d’avoir l’argent, mais ce n’est pas n’importe qui, qui peut devenir éleveur.
Le père LAURENT (Paul) était manadier, directeur d’arènes, mais éleveur avant tout »

Pierrot à 61 ans passé a accompli une vie consacrée presque exclusivement à la bouvine.
Depuis 2009, à la demande de Jacques BOURBOUSSON , maire de Beaucaire et de Françoise VIDAL, il est responsable du musée du cheval et leur en garde une reconnaissance infinie.
Il s’impliquera également dans les chroniques locales du Midi Libre avec la rubrique « terre de bouvine » où il retrace la vie des manadiers et des personnages marquants connus de la planète taurine.
Faut il y voir une nouvelle plume dans le paysage taurin ?
C’est fort possible et même souhaitable.
Figurez vous que Pierrot avec son ami Thierry PIERRONI travaillent à la réalisation d’un livre intitulé « histoire de la Palme d’Or à Beaucaire » qui devrait paraître pour juillet 2013 si tout se passe bien.
Nul doute que ces passionnés, ces érudits, ces rouvihaires , ces gardiens du temple nous confieront à travers cet ouvrage tous les secrets qu’ils ont jalousement gardé durant toute leur existence.
Ce soir nous rendons un hommage mérité à un de nos meilleurs connaisseurs beaucairois en matière de bouvine et nous avons l’immense plaisir de te décerner Pierrot la médaille d’honneur de Camarina.