6 mai 1984 : la statue de Goya est inaugurée à la Place Jean Jaurès à Beaucaire.

Trois années ont donc suffi pour que le " rêve devienne réalité ".
Bravo aux " Amis de Goya " à toute la bouvine et à tous ceux qui ont œuvré à la réalisation de ce monument à la gloire de la course camarguaise et en "hommage aux gardians de tous les temps".

Car il en a fallu de l’opiniâtreté et de la conviction pour que se concrétise cette idée émise dans un moment d’euphorie sur cette terre de Camargue qui poétise les âmes et les esprits dans cette " fe di biòu " propre à notre culture méridionale.
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Ainsi on peut féliciter Jacky Franco, le dévoué président des " Amis de Goya " qui a su, à partir d’un noyau d’afeciouna beaucairois, propager sa foi, puis élargir son audience pour accueillir dans son association des gens de divers horizons taurins.

Naturellement, c’est à lui que revint l’honneur d’ouvrir la série d’allocutions prononcées à l’occasion de l’inauguration de cette magnifique statue de Goya, érigée au Planet, à l’entrée ouest de la ville de Beaucaire et due à l’art du sculpteur tarasconnais Camille Soccorsi.

C’était la fête à Beaucaire et après le défilé folklorique parti du siège des " Amis ", Place Vieille, la foule s’était rassemblée nombreuse autour du square de la place Jean Jaurès.

Après que les gardians de la manade Laurent, trident à la main, eurent enlevé le tissu provençal recouvrant la statue sous applaudissements admiratifs de l’assistance, prirent successivement la parole M. Jacky Franco, président des " Amis de Goya", M. Jean-Marie André, maire de Beaucaire, M. Bernard Deschamps, vice-président conseil général, M. Jérôme Vigne, président de la Fédération de la Course Camarguaise et M. Henri Laurent manadier, propriétaire du fameux Goya.

Moment où la grue l’a enlevé du domicile de M. Soccorsi, sculpteur

Après tous les remerciements d’usage, tous parlèrent en l’honneur de ce taureau d’exception — cocardier hors du commun - et de toute cette bouvine glorifiée à Beaucaire, seule ville au monde à posséder 2 statues de taureaux, l’une à l’Est (Le Clairon) l’autre à l’Ouest (Goya).

Mais l’instant le plus émouvant vint quand Henri Laurent dédia cette statue de Goya et cette journée inaugurale à son père Paul, qui créa la manade des Marquises, il y a 40 ans et qui, par sa compétence sut la hisser au tout premier rang des élevages camarguais avec comme symbole ce fameux Goya statufié aujourd’hui.
Il dit aussi qu’il ne pouvait souhaiter meilleur emplacement en souvenir de tous ces anciens du Planet, fervents de la marque de la première heure.

Puis il termina en Provençal par un court poème par lui écrit un soir de gloire et par la tape filiale à son papa ému jusqu’aux larmes.

" Touto ta vido t’en critica
N’ian pamen que t’en adoura.
leu crèse que se ieres pas
Ouillé fougu t’inventa.
Mai que voulen o que voulen pas
Per touto l’afecioun restaras GOYA ".

La cérémonie se termina alors par la Coupo Santo chantée par le groupe Jouvenco Rhodanenco puis jouée par la Peña La Gardounenque et le retour à la Place Vieille où était offert un grand apéritif d’honneur suivi l’après-midi par le grand concours de manades Laurent-Saumade et le soir par l’abrivado-bandido de l’Entente des Sociétés de la Place Neuve.

de gauche à droite. M. Deschamps (conseiller général), M. Vigne (président F.F.C.C.), M. Soccorsi (maître-sculpteur), M. et Mme Laurent, M. André (maire de Beaucaire) et le jeune Patrick Laurent.