La peña Lou Pati a assuré les airs traditionnels avec le talent qui est le sien. Parmi les touristes et afeciounas présents, Monsieur le Maire des Saintes-Maries-de-la-Mer, Roland Chassain, venu témoigner son amitié et son soutien à Bérenger et Réginald Aubanel, désormais responsables de l’héritage baroncellien.
Et tous ont pu voir Théo et Maxime, les arrières-petits enfants d’Henry Aubanel, débarquer les taureaux de l’abrivado.
Très ému, Bérenger Aubanel a pris la parole avant la ferrade : « mon frère Réginald se joint à moi pour vous souhaiter la bienvenue au nom de la manade La Santenco Aubanel-Baroncelli. C’est un peu dur pour moi de parler, car d’habitude, c’était notre père, Pierre Aubanel dit Pierrot, qui s’exprimait pour cette journée en hommage à notre grand-père Henry Aubanel. Permettez-moi de vous présenter nos gardians, en commençant par les deux plus jeunes : Théo, le fils de mon frère, et Maxime, mon fils. C’est la 5ème génération de manadier ; la relève est là ».

En ouverture de la course, l’indispensable capelado a été l’occasion d’un vibrant hommage à Pierre Aubanel. Après la virtuosité des cavalières des écuries Lacombe, les pasodobles de la peña Lou Pati, et la farandole des arlésiennes du groupe de Baroncelli, les arrières-petits enfants d’Henry Aubanel se sont avancés vers la présidence, suivis de près par leurs pères, Bérenger et Réginald. Lesquels ont reçu des mains de Jean-Elie Agnel, délégataire des arènes des Saintes, et de Mr le Maire, Roland Chassain, l’affiche de la journée, dans un cadre aux couleurs de la devise de la manade, en mémoire de leur père et de leur grand-père.

Après avoir remercié Jean-Elie Agnel, « un enfant de la manade », et Mr Roland Chassain, « un ami de mon père », Bérenger Aubanel a pris la parole pour retracer l’histoire de la devise rouge et blanche :
« Mon arrière-grand-père, le Marquis Folco de Baroncelli-Javon, fonde sa manade ici, sur ces terres saintoises, en 1894, et donne à la devise les couleurs rouge et blanche. Ses bêtes viennent de plusieurs élevages. Il procède à une sélection rigoureuse pour obtenir son idéal : taureaux à la robe noire, cornes en forme de lyre ».
« Il a trois filles, parmi lesquelles ma grand-mère Frédérique, dite Riquette. Elle épouse mon grand-père, Henry Aubanel, en 1933. Envouté par la Camargue, Henry Aubanel reprend la manade au décès de son beau-père, en 1943 ».
« Henry Aubanel a six enfants, dont mon père, Pierre Aubanel dit Pierrot. Passant outre l’avertissement paternel, Papa quitte le giron familial en 1968, et fonde sa propre manade, à Saint-Gilles : la manade Aubanel Pierre, à la devise azur et argent. Fidèle au sang baroncellien, mon père achète ses bêtes à mon grand-père. Passionné de photographie, on le voit souvent avec un appareil photo à portée de main, pour immortaliser chaque instant de cette vie camarguaise qu’il aime tant ».
« Lorsque mon grand-père décède en 1998, c’est tout naturellement que mon père reprend les rênes de l’historique manade, secondé par mon frère Réginald et moi ».
« En cette année 2018, Papa, qui est né le 16 avril 1938, s’en est allé en février, alors que nous allions fêter ses quatre-vingt ans, et les cinquante ans de sa devise azur et argent. Il nous laisse, à mon frère et à moi, la responsabilité des deux manades ».
« Les enfants, Charlotte, Pauline, Théo, Maxime, préparez-vous : un jour, ce sera à vous d’honorer la mémoire de votre arrière-grand-père. Et soyez tranquille ; Papy Pierrot gardera toujours sur vous un œil bienveillant ».
« Papa, cette royale est pour toi. Ce sang est le tien : le sang baroncellien ».

Le matin

Autour de la course

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