La journée commence mal...

Une petite pluie fine, sous un petit mistralet assassin... Il va faire froid, aujourd’hui.
Va t’il y avoir du monde ?

C’est toujours la question de journées organisées à l’extérieur en plein hiver. Ce dimanche matin Aimargues s’éveille doucement. C’est jour de marché, les camelots s’installent.

De leur coté les gardians sellent les chevaux. Homme et animal sont tellement unis dans cette tâche qu’on ne sait plus qui aide qui.

Mais où sont donc les arlésiennes ?
L’espace d’un instant, le doute s’installe. Viendront elles défiler par un temps si peu enclin à cela ...

On les trouve enfin, toutes réunies avant le départ du défilé. Elles sont là bien sûr. Il ne risquait pas d’en manquer. Cette journée est particulière, hommage à Fanfonne Guillierme certes, mais également aux traditions du berceau. Le cortège s’ébranle enfin, toujours sous cette petite pluie fine qui met les coiffures de ces dames à la torture. Le temps n’aura pas raison d’elles, tout ce qui sera concédé c’est l’anachronisme de quelques parapluies. Et elles s’en excusent toutes, tentant vainement de cacher cet objet si incongru ce jour là...

La reine et ses demoiselles d’honneur
Nathalie, au centre, encadrée par Marjorie et Sara, fait face à Coralie et Emeline

Les groupes sont venus nombreux, jugez plutôt :

  • Mademoiselle Nathalie Chay XIXème Reine d’Arles et ses demoiselles d’honneur : Sara Gibert, Marjorie Isouard, Emeline Enjalbert et Coralie Joubert.
  • La Camarguenco
  • L’Escolo d’Argenco
  • Les Cabidoulo du Cailar
  • L’Estello d’Or
  • Reneissenco
  • Lou velout Pescalune
  • Pichoto Camargo
  • Arlatenco
  • Nacioun Gardiano
  • La Souco Tarascounenco
  • Lou Riban de Beu-Vesin
  • Les Mouettes Saint-Gilloises
  • L’Estello de l’Aveni
  • Lou Velout d’Arles
  • Le Ruban de Trinquetaille
  • Les Filles du Delta
  • L’estello de Garons

Ils sont suivis par les gardians des manades :

  • Le Goupil
  • Aubanel
  • L’Aurore
  • L’Occitane
  • La Galère
  • Lambert
  • Saint Pierre
  • Clément

Beaucoup de monde est venu pour cette journée.
en marge des groupes constitués, nombre de particuliers ont aussi eu envie de revêtir le costume pour cette occasion, et de grossir les rangs de ce défilé d’une grande tenue. Il est rare de voir sortir ces costumes d’hiver, habitués que nous sommes aux défilés de printemps en Arles ou d’été en Arles et aux Saintes entre autres. Capelines et châles aux couleurs hivernales confèrent à cette manifestation un caractère qu’aurait aimé la grande demoiselle.

Cette foule d’hier se dirige solennellement vers l’église déjà pleine des habitants d’Aimargues premiers à vouloir écouter les sermons des Pères Mélée et Costes.

Puis viendra la bénédiction des chevaux. Sagement, sans broncher, tels de vieux habitués, les Camargue supportent le prêtre qui vient les bénir en agitant le goupillon devant leurs naseaux.

Et la procession de reprendre sa route traversant Aimargues vers la Statue de Fanfonne, pour un homage de Mr le Maire et de Mr Guy Chaptal, nouveau Capitaine de la Nacioun Gardiano.

Mr Giboulet nous gratifiera d’un homage appuyé à Fanfonne. En forme de plaidoyer pour nos traditions, la diatribe de Mr le Maire Jean Bruchet nous appelle à maintenir nos traditions, à reconnaître, cultiver et apprendre de nos différences.
La mondialisation est en marche avec son mode de pensée unique. Il faut garder présent à l’esprit que monde il y a, mais composé d’individus, de régions et de spécificités régionales.

De son coté Mr Chaptal a appuyé ce propos en rappelant que la tradition ne doit pas servir de prétexte à faire les choses n’importe comment. Et de fustiger ainsi les "spectacles de plage" ou "spectacles de rue" organisés sans le sérieux des manifestations d’origine et qui aujourd’hui les mettent en danger.

L’Abrivado n’a pas été organisée, la difficulté de la sécurisation du parcours, alliée aux évènements des autres villes ces 12 derniers mois ont certes pesé dans la balance. Seule la Roussataio a eu lieu ce dimanche matin.

Traditionnellement, la journée se poursuit au-delà du verre de l’amitié et du repas par une course. Malheureusement, cette année les arènes étaient en travaux. La course a été remplacée par un encierro... On parlait de traditions, celle-la vient d’Espagne.
Etrange choix pour célébrer une camarguaise. Il est cependant vrai que pour un encierro, seules sont en danger les personnes qui le décident en entrant sur le parcours entièrement fermé. Le blessé de ce dimanche a sans doute oublié que pour être herbivore, un cornu reste malgré tout un animal sauvage qu’il ne fait pas bon chatouiller si on est moins de 2 mètres du sol. Souhaitons un prompt rétablissement à l’infortuné mais téméraire spectateur.