L’ hommage :
Il y a parfois dans la vie, des moments d’intense émotion. Celui de Frédéric Bon a été de ceux-là...

BEAUCAIRE LE 26.05.2018

HOMMAGE A LA MANADE Jacques BON et à son pelot Frédéric BON

Amis Camariniens,
Nous sommes ici à la « cabano dis Ego », c’est-à-dire « la cabane des juments » en bon français, propriété de la famille BON depuis les années 80.
L’histoire de cette manade, relativement jeune car débutée en 1980, est passionnante, l’histoire de cette grande famille de Camargue l’est encore plus et remonte très loin dans le temps.

On s’aperçoit très vite que cette histoire est intimement liée à celle de Jacques Bon, né en 1927 et décédé en mars 2010 à 83 ans.

Fils d’agriculteur, Jacques avait acheté la propriété du Mas de Peint en 1952, et sur les 500 ha du domaine a cultivé le riz et élevé des moutons, beaucoup de moutons, avant de devenir manadier.
Homme inventif, courageux, opiniâtre, il était loin d’être fou quand il a voulu être berger à 16 ans, puis agriculteur, puis manadier, puis hôtelier , un touche à tout de génie, avant-gardiste ce qui dérange et fait peur à beaucoup , sauf à lui qui aimait avoir un coup d’avance et même deux.

Homme d’une élégance rare et raffinée, perfectionniste, clairvoyant, il a toute sa vie fait des choix impliquant des changements de cap radicaux avec une grande réussite.

Cette personnalité très forte manque terriblement dans le paysage camarguais d’aujourd’hui.

Je vous disais, la famille Bon, grande famille de Camargue ?
On va le voir avec Henriette Bon, sœur de Jacques, 4ème Reine d’Arles de 1958 à 1962, une des très rares Reines blondes et puis avec Catherine Bon , fille de Jacques, 11ème Reine d’Arles de 1981 à 1984 , la reine du Mas de Peint, mais aussi avec Marguerite Laurent , épouse du manadier Paul Laurent et sœur de Jacques.

Autant vous dire qu’il a ainsi l’occasion de fréquenter souvent la Manade des Marquises et les milieux de la Bouvine.
Aussi l’idée de fonder sa propre manade germe en lui et quand la culture du riz et l’élevage du mouton deviennent moins rentables, il va mettre son projet à exécution.
C’est ainsi que dès 1980 il arrive à convaincre son beau frère, Paul Laurent et son neveu Henri de lui vendre quelques bêtes.
Le premier pas est franchi.
Il cherche et trouve des pâturages qu’il loue à proximité de la Tour du Vallat où pour seul abri on trouve une ancienne bergerie.

Il aménage des installations provisoires puis très vite des vastes bâtiments, inaugurés en 1986, pour accueillir avec un maximum de confort des groupes importants pour des journées camarguaises.

En suivant, il fait d’autres acquisitions dans les manades Fabre Mailhan, Guillierme, Pastré puis, avec les naissances annuelles, il entreprend sa propre sélection.

Et la réussite arrive très vite avec en 1992 une Royale où émerge ST REMOIS mais aussi ARLESIEN, FOURQUATEN, MOURIESEN.

Tous ces taureaux à la carcasse souvent très imposante et aux cornes très longues, ont des qualités de barricadier. C’est une constante qu’on retrouve ensuite chez TINOIR en 2001 et 2002.
Tinoir vainqueur du trophée Camarina en 2001.

On va citer aussi M1RANCHOU, GEVAUDAN, PALUNEN, HARPAGON , puis
TABARLY, CATHARE en 2005, CLODOMIR en 2008, APOLLON , CAMPUCEU, en 2011 pour arriver à MONRO, PELICAN, CHAMBAO, TRANCARDEL de 2016 à ce jour.

Depuis longtemps déjà Frédéric assure la pérennité de la manade et son père avait su lui laisser les rênes bien avant sa mort.
C’est dire si l’héritage a été bien géré et si la continuité dans la voie qui a été tracée a été assurée.

Mesdames et Messieurs je vous demande de faire une ovation à cette famille Bon, à Frédéric ce manadier, jeune peut-être mais ô combien talentueux.

Bernard DUMARCHER
Président de l’Association Taurine Camarina de Beaucaire

Le repas :
On peut voir l’installation, sous le hangar, d’une rampe permettant de faire tourner et cuire simultanément 14 cuisses de taureau !
Pour nous, une seule a suffi....

Aperçu :