Les effusions de joie, d’allégresse, les ovations, les signes d’amitiés, de liens sociaux passés, que dire et que restera-t-il de cette manifestation du 11 Février à Montpellier ?

Sans rentrer encore dans le vif du sujet, un grand bravo au jeune comité organisateur qui a su rassembler en évitant que d’autres, responsables politiques ou fédéraux profitent de cette journée.

Je retiendrais le discours de Benjamin Cuillé pas habitué à un auditoire aussi important mais qui a su parler avec le cœur et la passion qu’on lui connait.
Plus habituée a prendre la parole, notre reine d’Arles Camille Hotteman a su s’il en été besoin montrer aux citadins de passage que le monde taurin est riche de culture, d’amour, de partage, mais aussi d’histoire et de richesse.

Willy Schraen en habitué des discours et en bon orateur a su par ses envolées verbales créer l’ambiance et réchauffer l’atmosphère .
Le représentant du monde rural, de la nature, la vraie, a traversé la France depuis son Nord natal pour montrer que du Nord au Sud il peut y avoir des styles de société différents, des passionnés de leur clocher, leur bois, leur marais, leur terre, leurs chevaux ; simplement des gens qui veulent autre chose qu’une société stéréotypée, imposée.

Cela dit, on se rappellera de cette journée du 11 Février 2023 ; le plaisir de retrouver en dehors des arènes des visages connus ; certains venus de loin, du Vaucluse, de Provence, du Béarn...
Parfois des petits villages isolés, méconnus arborant avec fierté leur nom et heureux d’avoir pu réunir quelques âmes pour l’occasion. Fierté de porter la banderole de son club taurin, son assos ; fierté de s’être costumée, d’avoir pu mener son cheval, représenter sa manade, ou avoir habillé son bébé encore dans la poussette.
Fierté enfin d’avoir une même identité quelque soit sa région, sa devise, sa passion.

Et puis le moment de se séparer arrive, chacun rejoint son car, sa voiture, son train, son van. La journée et la nuit suivante sont pleine d’images, de souvenirs, de photos, de paroles.
On croit avoir révolutionné le monde, avoir fait parler de nous dans la France entière et même au delà. On croit qu’on les a fait reculer, que le rapport de force est en notre faveur, qu’ils vont "se tenir à carreau" maintenant.

Mais que restera t il de cette journée mis à part ces bons souvenirs ?

Ou plutôt quelle leçon en tirer ?
D’accord on a relevé la tête face à un article du "Monde" on a su faire corps avec les autres tauromachies, les autres amoureux de la nature. On a montré que notre monde rural pouvait avoir une image autre que "le bonheur est dans le pré" ou " les Bodins".
Le lendemain certaines radios ou télés régionales ont fait 1 mn d’info et puis on est passé à autre chose.

Au final y avait il autant de monde en rapport au potentiel afeciouna et aficionado ?
Doit on être satisfait d’un club taurin qui rassemble 4 personnes sur 100 membres ou d’une ville de 1.0000 ou 15.000 habitants qui a du mal à remplir un car ?
Toute cette foule qui remplit les plages des Saintes ou de Palavas aux abrivado, ou tous ceux qui vont aux courses au plan ; tous ceux qui montent à cheval en manade ou chez eux, ils étaient à Montpellier ?

Espérons que nos politiques qui ont su poser pour la photos sur les marches du Corum sauront remonter l’information.
Espérons que nos manadiers grands et petits développeront encore plus et mieux l’image de la Camargue aux touristes de passage.
Espérons que nos organisateurs de spectacles mettront un soin supplémentaire à nos festivités surtout en période estivale.
Et enfin que nos hommes en blanc mesurent un peu plus l’importance qu’ils ont face au public.

Enfin quoi, on peut espérer .