"La saison 1976.
Il semble que cette année plus que jamais on ait eu hâte de la voir commencer, puisque dès le 7 mars plusieurs courses se sont déroulées.

A croire que certains Organisateurs trouvent la saison trop courte et que les taureaux se reposent trop.
Après cela on s’étonne qu’en Juillet certains d’entre eux aient déjà une indigestion de Tenues Blanches et fassent de mauvaises prestations.

On est loin de la défense de la Course Camarguaise et du Taureau, mais voila il semble après tout que cette Course Camarguaise soit un spectacle rentable sans quoi, pourquoi se dépêcherait-on pour en organiser même hors saison.

A quand les Arènes couvertes et des courses à NOEL et au JOUR DE L’AN ?

Heureusement pour nos braves Cocardiers nous n’en sommes pas encore là, mais cela constitue un danger non négligeable. Alors que ceux qui prêchent la défense des Traditions, du Taureau et de sa Course en faisant des comparaisons avec le passé donnent l’exemple.

Comme pour nous donner raison, le Beau Temps n’était pas au rendez-vous de cette première journée de courses, et les Aféciouna s’y sont rendus emmitouflés comme pour une compétition de sport d’hiver.
Nous étions à Aimargues et grâce à l’heureuse initiative des Organisteurs qui n’ont pas fait de pause ce qui leur vaut un BON POINT, la course a pu se dérouler sans pluie, mais il était temps.

De cette course nous avons retenu que « Monsieur CASTRO » a déjà montré ses prétentions pour cette saison 1976 en s’imposant d’une manière
incontestable.

Que face à 25 Tenues blanches les pensionnaires de MM. L’HOUSTAU-ROUQUETTE ont démontré que DUC n’était pas un accident dans la Manade du Mas Des Pauvres, et les BITERROIS, REMY et ASPIRANT nous ont fait très bonne impression ce qui ne peut que laisser bien augurer pour l’avenir de la devise SANG et OR.

En définitive une bonne course qui aurait été certainement bien meilleure avec un peu plus de chaleur plus avant dans la saison, mais aussi avec un peu plus de largesse de la Présidence à certaines ficelles, car rien ne sert de primer un frontal à 70 F si la ficelle ne monte guère plus au dessus.
Cela ne résout pas les temps morts bien au contraire.

En pénétrant ce Dimanche 14 Mars 1976 dans St Gilles, nous nous attendions à trouver une ville pavoisée annonçant à grand renfort de guirlandes et banderoles ce XXXI° CONGRES de la COURSE CAMARGUAISE.
Mais rien de cela n’est venu frapper nos yeux, pas plus nous sembla-t-il que les panneaux signalant la salle du CONGRES et cela nous apparut comme un présage de mauvais augure pour la suite.

Une fois de plus nos pressentiments s’avérèrent exacts, car la séance fut houleuse et surtout braquée.
Si l’on devait faire une synthèse de ce CONGRES, le Premier officieusement de la FEDERATION DE LA COURSE CAMARGUAISE, nous dirions qu’il a montré plus que jamais la scission qui s’est opérée en 1975 au sein de la bouvine.

C’est bien regrettable surtout au moment où l’on a plus que jamais besoin d’être soudés pour, construire objectivement cette FÉDÉRATION, qui à notre avis paraît bien compromise si l’on continue à s’affronter de part et d’autre en réfutant et refusant ce que l’autre propose.

De toutes façons comme nous l’avons déjà dit les années précédentes, ce n’est pas de ces séances de CONGRES qu’il sort quelque chose de concret.
Cela fait partie du Folklore de la bouvine et nombreux sont ceux qui y participent en ce sens.

Oui mais, si la FÉDÉRATION DE LA COURSE CAMARGUAISE voyait officiellement le jour avec son règlement, alors comme l’a si bien dit Me LA-CROIX « les futurs CONGRES auraient alors leur signification car ils seraient constructifs en ce sens que l’on pourrait faire appliquer les décisions prises ».
Pour l’instant cela se résume en beaucoup de parlottes et d’affrontements et ensuite chacun fait ce qui lui plait.

Pourtant un homme a bien suivi et compris ce 31ème CONGRES où toutes les parties sauf une se sont opposées, et cet homme c’est Monsieur le MAIRE de St GILLES qui dans son allocution de clôture a résumé en peu de mots ce CONGRES en disant entre autres « Nous avons entendu parler de Manadiers, Raseteurs, Directeurs d’Arènes et de Clubs Taurins, mais je crois que dans tout cela il ne faut pas oublier les SPECTATEURS  ».
Or nous croyons qu’ils ont été oubliés puisqu’ils ne figurent nulle part et que leur seule place reste celle d’acquitter leur prix d’entrée aux arènes et de se taire en subissant.

Heureusement que le soleil et le beau temps étaient au rendez-vous de cette journée car l’heure de la course avec 7 taureaux au programme était un peu trop tardive.
Pour un jour de CONGRES qui représente une fête de la bouvine, nous n’avons pas apprécié la tenue des Gardians défilant en piste, cela ne fait pas honneur à la profession pas plus qu’aux traditions.
Des petits riens qui ne valent pas un BON POINT aux Organisateurs.

Le CONGRES de la FÉDÉRATION de la COURSE CAMARGUAISE a donc ouvert officiellement la saison taurine 1976.
Souhaitons qu’elle soit supérieure en qualité à la saison passée.
Il ne suffit pas de faire un nombre incalculable de courses encore faut-il qu’elles soient valables, de qualité et susceptibles d’intéresser les Aféciouna qui consentent très souvent à de gros sacrifices pour satisfaire leur passion.

Hélas trop souvent aussi ils ne sont pas payés de retour et c’est cela qu’il faut éviter..
De 1966 à 1971 (L’après SOLER) la COURSE LIBRE s’est retrouvée au creux de la vague, les Aféciouna ayant déserté les Arènes n’y trouvant pas ce qu’ils espéraient.

Depuis 1971 nous avons un renouveau et les spectateurs ont renoué avec leur vraie passion et ont repris, nombreux, le chemin des Arènes.
Alors ne les décevons pas, car ils pourraient une nouvelle fois se désintéresser des courses de Taureaux et ce serait vraiment regrettable."