Eh bien non !
Rien de tout cela, rien qu’un goût amer dans la bouche, bien connu de celui qui vient de se faire avoir.
D’un côté BIZET se fait plumer en 3’ 50’’, de l’autre JUPITER subit le même sort en 5’20’’ et on vous fait grâce du temps passé en contre piste car là, que resterait-il ….

Alors de quoi s’agit-il ?
D’incompétence ? On en doute fort !
De geste délibéré ? je sens qu’on brule !
De geste de dépit parce qu’on ne gère plus les arènes ? On peut le penser !
De surprotection de ses taureaux ? Là je sais qu’on y est !
Mais alors, pourquoi participer à la Palme d’Or avec ses courses difficiles par définition ?

C’est le mystère et l’ambiguïté que Patrick et Henri LAURENT se doivent de nous expliquer.

La course d’un cocardier doit durer 15 minutes.
Tous les taureaux d’envergure le font et le réussissent. Ils ne font pas 9 ou 10 minutes hors points pour faire croire à une valeur supposée, valeur qui par le fait devient frelatée.
Si on peut comparer, Contador ne s’arrête pas au Chalet Raynard alors que cela commence à devenir difficile, pendant que Froome s’époumone jusqu’au sommet du Ventoux…..

Cet incident est-il un coup unique dans cette manade ?
Le déjà vieil aficionado que je suis vous répond non et pour cause.

Une course m’avait marqué dans ma jeunesse : celle du 23 juillet 1961 avec un concours LAFONT (GOBELET, MONTAGO, MARIO ) et LAURENT ( PASCALON, RAMONEUR, TIGRE), du très haut niveau à l’époque…. sur le papier !
Les trois LAFONT n’ont fait que sauter, alors que pour LAURENT, PASCALON fut un parfait premier, RAMONEUR dura 3 mn et TIGRE 5 mn.
CQFD .
Et cela devant une arène archi comble.

Sauf que la presse de l’époque ne l’a pas laissé passer.
Maurice RANC écrivit :
«  RAMONEUR splendide d’allure et de puissance n’avait rien à perdre dans une bataille de 15 mn. Je veux bien croire que certaines cornes ne gardent pas bien les ficelles mais de là à rester 3 mn en piste, ce n’est pas digne d’un cocardier de Royale ».

Quant à Marcel Salem « TAMARISSO » il a sorti les couteaux en écrivant en gros titre dans l’AFICION, N°5 d’aout 61 :
« Le gardian de la Manade LAURENT ne sait-il pas son métier ou est-il payé pour l’oublier ? »
Le gardian en question était tout simplement Justin BONNAFOUX* !

Est-ce que cela a servi de leçon ?
Jugez par vous-même car le 22 juillet 1962 RAMONEUR fit 5 mn et TIGRE 9 mn !

Mais revenons à aujourd’hui.
A écouter les commentaires devant les arènes après la course de ce dimanche, il n’était pas opportun de prononcer le nom de LAURENT.
Juste au moment où de nouvelles étoiles pointent au firmament tels CADENAS, KATIF, BELGOURARI ou ZEKRAOUI, tous dotés d’un bel état d’esprit, il serait bon que certain manadier se mette au diapason, ou pour le moins présente ses excuses.
Mais avant qu’un tel fait ne se produise, il risque de couler beaucoup d’eau sous les ponts.

Je suis dépité, je suis meurtri, impuissant devant un manadier qui nous a fait un véritable bras d’honneur en plein visage et au-delà, à tous les afeciouna.

Ce final invraisemblable, irréel et irrespectueux, je l’ai exactement ressenti comme cela.

Bernard DUMARCHER