1961

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1961 - Cette année là, les regards se posent sur la Royale de Paul LAURENT avec ses RAMONEUR, PASCALON, FELIBRE, TIGRE, BECHET, TEFLON
et FAFET qui se fait particulièrement remarquer.
Mais le lecteur dans la presse taurine ne porte pas encore attention à un certain taureau neuf qui porte le numéro 22, qui sorti pour la première fois à Vauvert le 13 août, où il fit une belle course, et ensuite le 3 septembre à Marsillargues. Le compte rendu de cette journée ne l’ignore pas, bien qu’il soit désigné encore, simplement comme étant le troisième taureau entré en piste.

C’est un taureau qui a des qualités sérieuses.

Très vite remarqué, il est nerveux, n’hésite pas sauter les barrières et ceci à plusieurs reprises en poursuivant les raseteurs avec vélocité. Il accepte la lutte et se défend comme un brave.
D’ailleurs, il s’impose mais aux ficelles seulement trois ou quatre hommes se hasardent à l’affronter.
Ce numéro 22 s’appelle LOUSTIC, un LOUSTIC lui deviendra grand, et ceci rapidement.

1962

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Le 26 avril 1962, Paul et Henri LAURENT conduisent à St Rémy leurs taureaux jeunes pour une course qui se déroule à huis clos, si ’on peut dire, avec deux raseteurs seulement, oui mais lesquels SOLER et CANTO !

Comme on sait, ces deux hommes qui avaient la passion des taureaux, étaient maîtres pour animer une course de bout en bout, surtout pour ces courses d’essai où ils donnaient aux jeunes taureaux toutes leurs chances.
A cette course fut plus particulièrement remarqué le cinquième BIJOUTIER d’une classe qui parut supérieure.
Quant à LOUSTIC, notre numéro 22, il sortit bon second et là, fut très rapide, coupant le terrain déjà avec une certaine science, il fit alors une excellente impression.
Il fut remarqué, particulièrement, par ses réponses très fortes sur les rasets.
Il sortit une deuxième fois à l’issue de la course, mais alors il se contenta presque de sauter derrière les planches. Il fut un des meilleurs du lot avec BIJOUTIER.

Le 19 Mai 1962, on revoit LOUSTIC à Mouriès, c’est la première grande sortie en public de notre quatren qui a démontré qu’il possédait beaucoup de sang et accomplit deux ou trois belles poursuites sur SOLER.
Dans l’ensemble, les raseteurs le délaissent.

L’impression qu’il fait aux raseteurs, qui l’évitent, est renouvelée le 10 juin 1962 à Beauvoisin, ce qui fait qu’il reste maître de la piste.

Le 15 juillet à Mauguio, il est qualifié de superbe étalon, très franc et très rapide dans toutes ses actions.
Là, il est encore insuffisamment raseté.
Les bonnes dispositions de LOUSTIC se confirment au cours de l’année suivante notamment en fin de saison à Mouriès où il est cité comme l’un des triomphateurs du concours de manades. Au cours de la course, il fit preuve de grande combativité et surtout de sa connaissance du métier.
Il sait discerner celle des attaques à laquelle il répondra et réussit de belles enfermées, notamment sur SOLER qu’il accompagne aux barrières, s’y dressant admirablement.
Il poursuit également RINALDI et SAN JUAN.

Ces poursuites sont excessivement rapides et il ne manque pas de plaire au public. De la corne il fait voler plusieurs fois les planches ; il entend Carmen à plusieurs reprises.

Notre quatren se fait favorablement remarquer à Beauvoisin
à Mauguio, à Fontvieille, à Lançon.
Il portait en lui un avenir des plus brillants, ce que les pelots purent fort bien remarquer tout comme les afeciouna.

Ils le conservèrent comme étalon sur la manade afin de perpétuer le sang de la race, ce qui lui permit d’avoir des fils : COPRALYS, GOYA, ARAGON, QUEVEDO...

1963

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On se remémore, notamment sa course du 30 juin 1963 à Mouriès, où il est dit par plusieurs chroniqueurs que LOUSTIC fut sensationnel et domina nettement la course des espoirs de LAURENT.
Cette course s’était terminée en apothéose ; ce magnifique étalon peut être considéré à juste titre comme un réel espoir de la devise.

Il effectua au cours de son quart d’heure une dizaine de coups de barrière, tous plus beaux les uns que les autres.
Le plus sensationnel se situe à la 13ème minute sur PELISSIER où l’homme et le taureau firent corps contre le mur d’enceinte ce qui déclencha le disque de Carment pour la troisième fois et le public, debout, applaudit longuement les actions d’éclat de ce magnifique cocardier, qui réintégra l’estable avec les honneurs suprêmes et sous les bravos des spectateurs qui venaient de vivre un quart d’heure tout ce qu’il y a de plus sensationnel.

Là, on vit MARCHAND couper la cocarde, enlevée par RAIMONDO et les deux glands par MARCHAND.
Notre LOUSTIC rentra sa ficelle.

On le retrouve à Fontvieille, dans un concours de manades où il est également remarqué à côté de CID de BLATIERE et de LANCIER d’AUBANEL.

On le revoit encore à Mouriès pour la clôture de la saison où il est également très remarqué.
On voit en LOUSTIC un cocardier très combatif, possédant un remarquable sens du combat, n’attaquant jamais sans savoir, ce qui était preuve d’intelligence de sa part.
Il se sentait très à l’aise dans la piste et n’hésitait pas a changer de terrain lorsque cela était nécessaire et ceci toujours à bon escient.
Sa vitesse était grande et il savait accélérer pour poursuivre et réaliser de belles enfermées.

Il réalise de nombreux coups de barrière et déjà, les PELISSIER et les SOLER voient en lui un adversaire de qualité.
Aux barrières, LOUSTIC passe très souvent le poitrail ceci de telle manière, que beaucoup de spectateurs n’hésitent pas à qualifier ces coups de barrière de « sensationnels ».
C’est sans répit qu’il mène le combat.

LOUSTIC, dès à présent se présente comme cocardier avec de grandes qualités : sa grande force et son œil vif.
Son œil perçant lui permettait d’être toujours en garde et sa vitesse lui permettait de poursuivre en trombe et de se rapprocher sérieusement de ses adversaires.

Il était donc certain que l’année 1964 le verrait commencer véritablement sa grande carrière annoncée par d’aussi belles dispositions.
C’est en effet ce qui se produisit et LOUSTIC fit à nouveau son apparition dans les pistes.

LOUSTIC de Laurent (2/2) *