"L’étiquette gardiane règle scrupuleusement aussi les places de chacun dans le combat.

Quand on trie ou quand on poursuit, il n’est pas bien élevé de se soustraire la bête.

Changer de côté au nez d’un camarade, en conduisant une course, est un grave manque de convenance.

Un peu avant d’arriver en vue des murailles du village et de donner la charge, le manadier ou le chef-gardian assigne à chacun sa place.
Ils se réservent en droit celles de devant — les deux plus dangereuses.

Et rien n’est si beau que de voir, à la montée de Gallargues, un vieux chef à la figure rasée et sévère se retourner, superbe, sur son cheval, pour regarder dans le tourbillon si tout vient bien.

Mais souvent le manadier cède sa place, par considération, à un amateur de marque.

Derrière le chef se place celui des gardians que son importance en rapproche, et ainsi de suite jusqu’au garçonnet qui presse les bêtes retardataires."