"Un de mes amis, qui ne veut absolument plus revenir aux arènes, sauf pour les corridas, me disait, il y a quelques jours " on te fatiguera, on te lassera, tu finiras par délaisser les arènes à ton tour"
J’en doute encore un peu, car je ne suis jamais tranquille lorsqu’il y a une course de taureaux dans la région, tout de même, je suis obligé de reconnaitre que les gens qui rouspètent ont raison.

" Payer trois francs pour voir une saleté pareille !", disait près de moi une aficionada qui, simplement, fortement, résume l’opinion du public en général.

C’est que je ne pense pas qu’on voit rarement pareille collection de melons.
Les taureaux de Durand ( ou plutôt de la Miura française), comme a nommé cette ganaderia un revistero facétieux, qui écrit dans une modeste revue taurine illustrée, les taureaux de la "Miura française" furent au dessous de tout.
Mis à part le deuxième, qui fut passable, et le sixième jeunet , le reste fut d’une mollesse et d’une lâcheté désespérante.

Si la direction des arènes de Nimes veut faire fuir les quelques amateurs fidèles qui suivent les courses, elle n’a qu’à donner pendant quelques dimanches de suite des courses comme celles du mois de mai.
Les spectateurs étaient à moitié endormis, la présidence dormait aussi, sans doute, il faisait si chaud et c’était tellement tellement peu intéressant. Il n’y eut pas une seule surprime. Je reconnaîs bien volontiers que les taureaux ne valaient pas cher, mais les poires, qui avaient donné leur trois francs, méritaient mieux.

Il y avait une trentaine d’homme en piste, tous les taureaux furent décocardés à la 3e ou 4e minute. Le reste du temps, les gens qui ne dormaient pas s’entretenaient de l’exploit de l’aviateur Américain.

Résumons-nous et disons simplement, RIEN"

TAMARISSO