« On appelle « reprise » le razet qui se fait synchroniquement avec la poursuite d’un autre razeteur. Aux débuts de la course libre, il y eut une technique nommée « le pied de poule » qui est à l’origine de la « reprise ».

Cette figure se pratiquait par équipe de trois hommes travaillant ensemble, et ayant chacun un rôle précis à jouer.
Le razeteur N°1 appelé le « tourneur », « passait » le taureau, c’est-à-dire faisait un razet sans s’engager sur le terrain du cocardier, uniquement pour attirer son intention. Il entrainait l’animal vers les barrières et, à ce moment, le razeteur N°2 partant de l’endroit vers lequel le tourneur avait amené le taureau, faisait un razet en sens inverse, sans pénétrer lui non plus sur le terrain de l’animal, mais conduisant celui-ci vers le raseteur N°3. Ce dernier n’avait alors qu’à partir dans une direction parallèle à celle du taureau, mais de sens opposé, et étendre le bras pour cueillir le trophée au moindre risque.

La « reprise » applique cette technique, mais à deux hommes seulement, sans le tourneur. Elle n’est pas toujours concertée, et le deuxième razeteur utilise le mouvement du premier, lorsque celui-ci est poursuivi par le taureau, pour essayer d’enlever le trophée par surprise. C’est un razet admis en recours contre un taureau dangereux, mais il n’est pas très prisé des connaisseurs et des véritables aficionados.

La « reprise » peut cependant être un razet valable lorsque le razeteur laisse le taureau se retourner, et lui donne quelques chances en l’attaquant de loin. Elle est encore valable, avons-nous dit, avec des cocardiers de grande vitesse et de grande souplesse Elle est également intéressante lorsque l’ambiance est surchauffée par un bon taureau, des razeteurs ardents faisant se succéder les attaques sans interruptions. On appelle cela « la bourre », qui convient bien au tempérament de certains animaux alors que d’autres comme enivrés par ce tourbillon blanc, restent sans réaction. Il faut également que la présidence augmente à bon escient la valeur des primes pour exciter encore l’ardeur des hommes.

En règle générale, n’ont pas ou peu de valeur les actions ne laissant pas de chances à l’animal, celles où le taureau par exemple, voulant éclaircir son horizon, lance une pointe dans une direction sans se préoccuper de l’homme. Alors sa course en ligne droite, saluant au passage les hommes d’un coup de tête, ou même ne les regardant pas, peut permettre à un razeteur placé sur le passage de tendre le bras vers la cocarde. Ce razet est, en général, peu efficace car l’animal accompagne le geste de l’homme en « humiliant », comme disent les Espagnols, c’est-à-dire en baissant la tête ou en donnant un coup de corne dans la direction d’où vient le danger. »

Voir aussi : reprise*