(...) et ce n’est qu’en fin de saison, le 9 octobre que Mouriès accueille la royale dans l’une de ses courses qui font date dans la saison, dans la composition suivante : Mitron, Brutus, Cupidon, Dakota, Salinié.
Excellente course d’Arc en Ciel, où Salinié et Dakota triomphent avec panache" et en sous titre : "Soler est de nouveau blessé par Marcelin ( deux fois au bras) .
Dakota et Salinié, qualifiés de " grands cocardiers" et des révélations 1960 avaient en effet réalisé un festival de coups de barrière et de sauts après l’homme : Falomir malmené y laissa pantalon et tricot.

Comme on le voit, de nouveaux noms sont à l’affiche.
Si l’on retrouve l’inusable Blindor, on voit apparaître des valeurs qui promettent : Dakota, Salinié, Malagroy, Marcelin, Cupidon.

1961, les fauves de la marque continuent sur leur lancée et foulent de nouvelles arènes gardoises.
Gardons-nous d’oublier au passage, à Mouriès pour Pâques, une sortie à la fois, homogène et particulièrement spectaculaire avec 5 cocardiers signant de grands engagements à la planche, Mitron, Dakota, Cupidon, Salinié et Marcelin qui se dressa à la hauteur du podium aux trousses de César, ( ce jour-là 12 raseteurs leur étaient opposés) où se distingue encore en juin , pour la fête du club taurin, Marcelin, Dakota, Salinié pour leurs envolées à la barrière ( Soler ce jours là, comme très souvent d’ailleurs, a payé de sa personne) et à Lunel le 14 mai, la bonne tenue d’ensemble de la royale fit oublier celle de 1956.

Dans les deux dernières années, où l’impact de la marque reste aussi soutenu, les mêmes cocardiers continuent à se mettre en évidence. C’est aussi l’époque des festivals qui seront bientôt mis à l’index.

Au printemps 1962, le mauvais temps a fait renvoyer deux fois la course de la royale d’Arc en Ciel aux arènes du Pré, le 22 avril et le 13 mai.
Elle est à nouveau programmée le 27 mai, mais ce jour-là, devant l’abondance des courses ( 10 : tiens ! ce n’est pas nouveau) il est décidé d’en doubler certaines : exemple précis, celle de Mouriès aura lieu à 15h30, celle de Beaucaire à 17h30, conséquences : certain raseteurs engagés à Mouriès tel Soler sont partis à l’entracte pour être présents à Beaucaire, résultat mécontentement des deux cotés !

Très peu d’hommes à Beaucaire en début de course, puis affluence, inutile de dire la levée de boucliers que cela engendra, fort logiquement d’ailleurs et une telle expérience ne se renouvela pas de sitôt !

A Beaucaire, le déroulement en fut faussé , ce qui n’empêcha pas Marcelin, Blindor et surtout Dakota, spectaculaire, de se mettre en valeur, et ce nom, se retrouve encore dans le titre des journaux pour des exploits après Soler et San Juan à St Rémy en septembre et après Soler à Lunel en octobre.

1963, dernière année : A la fin de la saison où pourtant les sorties n’ont pas diminué, où Cupidon, Salinié, le jeune Arlaten et surtout Dakota ont porté haut la devise ; Maurice Barthélémy qui a des ennuis de santé et ne disposera plus des pâturages du Petit Badon , propriété vendue en 1960, cède sa manade à Régis Chauvet ( qui était déjà associé dans l’élevage) et à Albert Chapelle, avec beaucoup de regret.

Une page est tournée, mais les manadiers peuvent être fiers, la manade Arc en Ciel a, pendant une décennie, apporté beaucoup de satisfactions dans bon nombre de pistes avec quelques journées exceptionnelles, et plusieurs de ses cocardiers laisserons un nom dans le grand livre de la bouvine.

Pour la petite histoire c’est à Fontvieille que le 27 octobre 1963, dans un concours avec Pastré qui présentait Pierrot, Garçounet et Bourgidou que Dur, Arlaten et Salinié furent les derniers à courir sous les couleurs de la devise multicolore !

Merci à Maurice Barthélémy de nous avoir reçu si aimablement et apporté force détails précieux et qui nous dit, en nous quittant, qu’il est pour la diversité dans les organisations de spectacles et non pour le monopole, ce qui est bien de notre avis.