Dans la cour de l’habitation de Virginie Maurin, le 13 septembre 1851, des taureaux ont été abattus par les autorités publiques.

Il s’agissait du bétail de Prosper Pichéral, du mas de Bourry, un manadier qui rayonnait sur le secteur.
"Il bafouait les ordres de l’État pour louer ses taureaux malgré les interdictions."

Voir sur ce site la remarquable étude de Alain Maureau de 1971 que Bernard a fait revivre sur ce lien, premier de 8 articles : Les courses de taureaux à Avignon (1-8) *
Elle montre comment les afeciouna et/ou aficionados bravaient les interdits...

Rappelons-le, au début du second Empire, les courses étaient interdites.

Ce jour-là, 13 septembre 1851, le manadier aurait fait courir le bruit que la course était autorisée et avait enfermé ses taureaux dans la fameuse cour.

Une autre course devait avoir lieu, le même jour à Calvisson, afin de diviser l’intervention éventuelle des autorités.
Le 10 septembre, une course avait pu se dérouler au Cailar, le maire, demi-frère de Prosper ayant démissionné pour ne pas l’empêcher.

La course de Calvisson n’a finalement pas eu lieu et un régiment de 400 hommes et gendarmes s’est rendu à Beauvoisin avec ordre d’abattre le bétail.
N’ayant pas la clé pour pénétrer dans l’étable, ils sont passés par le grenier à foin et ont tiré sur le cocardier, cinq ternens, et le simbèu "M. Guy".
"C’est pour cette raison que la rue a été baptisée la rue du Simbèu", précise Jacky.
Sur la plaque de la maison qui existe toujours, on peut lire encore le nom de Virginie Maurin.

Cet événement est le seul de cette importance malgré les nombreux incidents relatés dans les villages.
Avec la pression de la population, la préfecture fut forcée de revenir sur sa décision et la première course libre s’est tenue le 14 août 1852 à Vergèze, avec les taureaux de Prosper Pichéral !