Les étangs inférieurs ont une autre origine.

Dès le Xe siècle, les rois d’Arles et les souverains comtes de Provence durent à chercher à peupler les côtes de Méditerranée aux embouchures du Rhône, afin d’empêcher l’accès des terres aux corsaires et aux pirates Sarrazins, qui y faisaient des incursions trop fréquentes. Pour arriver à leur fins, et attirer l’attention de leurs sujets, ils furent appelés à constituer pour les habitants de cette région, alors toute marécageuse et déserte, de véritables » primes de colonisation ». C’est ainsi, d’ailleurs, qu’aux embouchures du Rhône de Saint Ferréol (1), fut fondée la communauté qui prit le nom de Notre Dame de la Mer.
Les principaux privilèges accordés à ses habitants et administrés consistèrent, outre l’exemption de tout impôt, dans la concession d’une très vaste étendue de propriétés territoriales et de très nombreux droits d’usage et de pêche.
Parmi ces concessions figure notamment l’abandon à Notre Dame de la Mer, « de tous les étangs alors existants dans le territoire de la dite communauté. »

Cependant de nombreuses difficultés ne manquèrent pas de naître au cours des siècles entre la communauté de Notre Dame de la Mer, ainsi propriétaire de tous les étangs inférieurs, et la communauté d’Arles, sa voisine, propriétaire depuis 1225 de l’étang de Vaccarès. Ces difficultés, toutes de bornage en général, au sujet de tel ou tel étang, furent définitivement tranchées par une transaction intervenue entre les deux communautés rivales à la date du 14 décembre 1508.
Cet acte de transaction, (2) déterminant d’une manière précise et définitive les limites territoriales des biens des deux communautés, établit une ligne divisoire du nord au midi passant par « l’afflux du Lion », celui du « Canadel », et déclare que tout ce qui est situé à l’ouest de cette ligne divisatoire constitue la propriété de la communauté de Notre Dame de la Mer.

C’est en l’état de ce procès-verbal de bornage que les habitants des Saintes Maries jouirent de toutes ces propriétés et des étangs inférieurs jusqu’en 1717. Mais à cette date, la communauté, se trouvant grevée de trop nombreuses dettes, fut contrainte, par un arrêt du conseil d’état du Roi rendu le 14 décembre1717, de mettre ses biens en vente. Une expertise, opération préliminaire de la vente, eut lieu d’autorité de justice en 1720. Ce rapport, que l’on trouve dans les registres du bureau de l’intendance de Provence, délimite entre autre la Bordigue,(3) l’étang du Trabac, l’étang des Batayollles, la bordigue de la Vignole, les roubines de Gautieri et Tirade, et en fait une estimation générale.

A la suite de ces enchères, les étangs d’eau douce du bassin, dit aujourd’hui » bassin des Saintes Maries de la Mer » (Etang de Giniès, étang de Consecandès (devenu Consecanière) et autre encore moins importants trouvèrent bien des acquéreurs, mais les étangs salés, le groupe de ceux qui nous intéressent et que l’on appelle communément « les étangs Lion », celui du « Canadel », et déclare que tout ce qui est situé à l’ouest de cette ligne divisoire constitue la propriété de la communauté de Notre Dame de la Mer.
C’est en l’état de ce procès-verbal de bornage que les habitants des Saintes Maries jouirent de toutes ces propriétés et des étangs inférieurs jusqu’en 1717. Mais à cette date, la communauté, se trouvant grevée de trop nombreuses dettes, fut contrainte, par un arrêt du conseil d’état du Roi rendu le 14 décembre1717, de mettre ses biens en vente. Une expertise, opération préliminaire de la vente, eut lieu d’autorité de justice en 1720. Ce rapport, que l’on trouve dans les registres du bureau de l’intendance de Provence, délimite entre-autre la Bordigue, l’étang du Trabac, l’étang des Batayollles, la bordigue de la Vignole, les roubines de Gautieri et Tirade, et en fait une estimation générale.

A la suite de ces enchères, les étangs d’eau douce du bassin, dit aujourd’hui "bassin des Saintes Maries de la Mer" (Etang de Giniès, étang de Consecandès (devenu Consecanière) et autre encore moins importants trouvèrent bien des acquéreurs, mais les étangs salés, le groupe de ceux qui nous intéressent et que l’on appelle communément « les étangs inférieurs », ne purent, d’une manière générale, obtenir les honneurs d’aucune enchère, et demeurèrent la propriété de la communauté des saintes.
Le sieur François Raimond devint propriétaire, par voie de collocation, de l’étang du Trabac, de l’étang des Batayolles et de la moitié en indivise de la bordigue de Rousty, le 13 octobre 1733, le sieur Jean Lombard de l’autre moitié indivise de la bordigue de Rousty, le 27 juin 1734, Madame de Sarret, née d’Eymini, le 2 avril 1731, de la bordigue de la Vignole, ainsi que des roubines de Gautieri et de la Tirade

Peu après suivant acte du 1 août 1741, du 12 octobre 1743, et du 19 septembre 1750, ces étangs et bordigues passaient aux mains de Monsieur d’Avignon, seigneur de Malijay, qui les réunis a ses terres du château d’Avignon.
Les étangs salés de la communauté des saintes, furent l’objet d’une deuxième adjudication, la première ayant été infructueuse, les étangs de Beauduc, du Tampan et du Galabert furent adjugés le 29 mars 1813 à monsieur l’ingénieur en chef Gorse.

Quand aux autres étangs salés, surnommés les Lones, la baisse de Pelure, le Clar de Roussel, l’Impérial, le Malagroy, l’étang du Lion, l’étang de la Dame, ils furent adjugés le 03 juillet 1813, au général comte de Miollis, déjà acquéreur de l’étang du Vaccarès en 1812, afin de tout réunir au château d’Avignon qu’il possédait déjà.

Le 28 germinal an XII,(4) le château d’Avignon, qui était la propriété de monsieur d’Avignon de Malijay et auquel avait été rattaché, le Trabac, les Batayoles, le Rousty, la Vignole, avait été vendu aux enchères publiques au tribunal civil de Tarascon, et acquis par madame Raphelis de la Tour, , qui le revendit elle-même le 18 mars 1811 au général comte de Miollis.

C’est ainsi que par le jeu successif des ventes et adjudications, et par l’apport des étangs de Beauduc, Tampan, Vaccarès et Galabert, pour arriver à faire en 1833 la plus importante propriété de Camargue réunie autour du Château d’Avignon, appartenant à l’ingénieur en chef Gorse.