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"Je préfère la qualité à la quantité"

Traduire des propos dans leur exacte vérité en évitant de froisser toute sensibilité, voilà les conditions qui nous ont permis de franchir les portes de l’élevage du BRESTALOU.
En ce dernier dimanche de l’année 1997, Henri GIBERT, propriétaire des lieux nous a reçu à l’intérieur de son domaine, parmi son élevage de taureaux et vaches camarguais.

Heureux et ravis avons nous été de l’accueil chaleureux et des propos par lesquels le jeune éleveur nous a dévoilé cette passion qui dès l’âge de treize ans, l’a conduit à posséder aujourd’hui des bêtes bien à lui.
D’abord gardiannoun à la manade JANIN, c’est là en quelque sorte qu’il passe son noviciat avant de se retrouver pour une dizaine d’années amateur chez Fabre MAILHAN.
Aujourd’hui c’est en homme comblé que nous l’avons découvert, distribuant le foin à ses bêtes sur les collines qui surplombent le village de Combas aux limites nord de la commune de Fontanès.

C’est là où sur quatre-vingt hectares de bois, hivernent comme en hôtel trois étoiles, les taureaux et vaches de la manade du BRESTALOU.
Et c’est là aussi, autant qu’il le peut, qu’Henri GIBERT assure la permanence aux soins de ses bêtes.

Quelques amis s’y retrouvent parfois pour l’aider à la tâche, comme ce jour avec Jacques ROUMAJON "C’est grâce à lui, nous confie-t-il, que j’ai pu savourer il y a deux ans une de mes plus grandes joies, produire ma courge complète de vaches pour la fête de Fontanès.".
Associés à sa passionnante dévotion, Michel BRISSAC de Combas et Jean-Christophe BASSIER de Lunel, se révèlent en sa compagnie comme trois compères uniformisant leurs paroles aux commentaires des courses et cela lorsqu’ils conjuguent leurs travaux à l’édification des clôtures.

L’éleveur Saint-Bressois se dit partisan d’une sélection rigoureuse afin qu’avec peu de bêtes on puisse avancer vers un avenir de qualité.
A la rigueur une présélection serait pour lui une bonne méthode pour faire évoluer ces qualités plus rapidement, mais il admet volontiers que cette rapide ascension, il l’a doit surtout à ses amis manadiers, à leur aide qui lui ont permis d’en arriver là et auxquels il adresse sa reconnaissance.

Caillette - ph : R. Rey

C’est en 1985 qu’il a acquis ses deux premières vaches ; depuis, le cheptel s’est fortement consolidé ; autour d’ISIS, il y eut l’avènement de CAILLETTE, DIANE, SOROYA, LA DOYENNE, autant de célébrités devenues par la suite les meilleures ambassadrices de la devise bleu, blanc, noir.
"Les écoles taurines me permettent de les essayer, surtout celles de Sommières, Saint-Gilles et Baillargues. C’est grâce au travail de ces jeunes en piste que j’ai pu déceler celles qui pouvaient m’honorer dans la compétition de la cocardière d’or".
Heureux homme qui traduit modestement sa passion pas toujours facile à vivre avec son emploi d’agent de maîtrise dans une société de transport dont le siège réside à Baillargues.

Qu’importe, il n’oublie pas les devoirs du quotidien, "Rien ne me paraît exagéré lorsqu’il s’agit d’améliorer les conditions de vie de mes
bêtes
".

On s’en est aperçu dans l’enclos où paissent une dizaine d’anoubles, en compagnie de deux vaches prêtes à mettre bas. "Cette année j’ai eu quelques naissances de mâles on pourra ainsi parler plutôt la manade au masculin".
Quatre doublens et deux quatrains qui ne vont certainement pas tarder à passer à l’essai privé, sûrement à Baillargues avec ses amis raseteurs.

Pour le marquage des jeunes il en sera de même, entre amis avec Alexandre BELMONT, Jérémie SAHUQUET , Joël VALENTIN.
Et cela afin de leur éviter à toutes des agressions répétitives. De telles affirmations transposent les sujets au niveau humain et relationnel notamment quand ils s’expriment au sujet des clubs taurins qui l’aident à se manifester pour l’avenir de son élevage.

C’est sublime lorsqu’il parle de SORAYA qui, lors de sa dernière course a Gallargues, lui a apporté une dernière et grande satisfaction "Désormais elle finira ses jours chez moi, paisiblement, et lorsqu’elle nous quittera, elle sera enfouie dans la terre du "pays" sur lequel elle aura vécu".
Nous le croyons volontiers.

Soraya - ph : R. Rey

Peut-être au Rauret, là-même où coule le Brestalou, cette rivière qui a contribué au baptême de la devise qu’elle a si honorablement portée dans les compétitions de la cocardière d’or.