Vaste communal entre Albaron et Méjanes, doit son nom a une communauté religieuse établi dans le voisinage, au VIIe siècle, sous le vocable de Ste Trinité, le Comte de Provence, Raymond Bérenguier, avait pris cet ordre sous sa protection et lui avait accordé perpétuelle exemption de toutes charges, leddes et subsides. Malgré toutes ces faveurs princières, la communauté, trop pauvre sans doute pour pouvoir se maintenir , ne tarda pas a disparaître .
En 1186, l’église de la Trinité, abandonnée par les religieux et dévolue, comme vacante, à l’archevêque d’Arles, fut donnée par celui-ci au prieur de Saint Michel de Frigolet, mais il advint, par la suite des temps, que cette donation, avec les charges y attachées, se trouva onéreuse, les moines de Frigolet s’en déchargèrent.
En 1452, l’église de la Sainte Trinité de Camargue, érigée en prieuré mais privée de paroissiens par la dépopulation de cette partie du territoire, tombait en vétusté, le prieur, impuissant à la rebâtir, la vendit à un ménager, Bertrand Michel dit Cotellier, moyennant une pension de 6 florins.
Dès lors, le prieuré n’exista plus que nominalement et comme bénéfice ecclésiastique, maigre bénéfice, qui ne nourrissait point son titulaire. Cependant, l’intérêt qui s’attachait à son ancienneté, à ses traditions religieuses, fit qu’on essaya de la relever. Une bulle du pape Innocent VIII l’unit au Chapitre de Notre Dame des Doms d’Avignon, le 6 novembre 1488, plus tard il fut incorporé au doyenné de Tarascon. On est pas bien fixé sur la position exacte de cette église, la tradition a marqué à l’endroit même où s’élèvent, non loin du chemin qui traverse la pâti, les restes d’une ancienne croix. Mais plusieurs titres porteraient à croire qu’elle était sur le territoire de Boismaux.

Emile Fassin pour son bulletin archéologique N°7 de 1891